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Gris Amour Théo. Oui, Théo. Juste Théo, son prénom. Je vois les lettres glisser dans mes pensées. Ha... Théo. Oui, ce garçon que l'on connait si bien tout en ne sachant rien de lui. Mon Théo. Celui qui m'accompagne au café tout les matins, qui me regarde, le visage dans les mains, les cheveux bruns partant en épis et jouant avec le vent, les yeux bleus brillant de malice, d'admiration, de sentiments. Celui qui a perdu ses parents, et son frère jumeau. Qui a vu mourir sa meilleure amie, oui, ce Théo. Celui qui apparaît toujours dans mes pensées, qui gonfle mon univers. Il y a beaucoup de choses que l'on sait sur lui, et tellement peu à la fois. Mais je l'ai déjà dit. On connait sa vie sociale, les gens qu'il a perdu, ses conditions de vie, sa mise en centre, mais nous ne savons rien de ses sentiments. C'est un connard qui a couché avec sa meilleure amie ? C'est un salaud qui a été absent lorsque celle qui l'aimait avait le plus besoin de lui ? C'est un lâche qui n'a pensé qu'a lui et qui a fini fou, qui a mal tourné ? L'alcool, la drogue, le tabac, c'est un faible qui a cherché a s'enfermer ? Oui, c'est vrai. C'est tout ça Théo, mais c'est surtout un garçon qui m'a bousculé le cœur. C'était un ami. Du moins, nous étions amis, voisin, frère de cœur, fin tout ce que vous voulez. Nous avions une relation atypique que peu de personnes peuvent avoir avec d'autres. Nous avions une amitié sans limite, que tous les penseurs qui cherchaient désespérément ce qu'était l'amour, ce que ça voulait dire ne comprenait pas. Nous étions sur toutes les phases à la fois. C'était mon frère, mon ami et mon amoureux. Nous avions une parfaite harmonie dans cette relation bizarre et ambigu. Et Noémie ? Je la connaissais, c'était aussi mon amie. On s'entendaient bien. Je vivais seule, moi. Souvent, elle m'invitait chez elle, quand Théo ne le faisait pas. Il me semble que nous avions un vrai groupe d'ami dans cet immeuble, dans cette ville, sur ce palier. Il y avais nous, Théo, moi, Jérémy et Noémie. Nous étions les petits jeunes. Tous tombés par hasard au palier 3. dans cette ville côtière qui me rappelle tant mes origines. Nous sommes tous tellement différent, De par notre physique, nos origines, notre personnalité. Mais comme dans les films américains, les dessins animés et les BD, ces différences nous unissaient. Nous étions plus fort ensemble. Comme un puzzle. Seule, les pièces n'ont aucune importance, aucune valeur, elles ne servent à rien. Mais à plusieurs, elles forment de grandes choses, des tableaux magnifiques que nous sommes les seuls à pouvoir construire. Là, c'est la même chose. Seul, nous sommes insignifiant, des simples enfants habitant au palier 3, mais ensemble nous sommes un groupe, les enfant du palier 3. Noémie, vous ne savez pas comment elle est, non. C'était une belle fille un peu plus jeune que moi. Des boucles brunes glissaient toujours en cascades dans son dos. Ses pommettes rosés et ses yeux noisettes étaient magnifiques. Mais... remplis de tristesse, d'empathie. Elle faisait pitié. Nous avions tous pitié d'elle, ça oui. Théo, moi et Jérémy, on étaient plus âgés, mais pourtant elle semblait connaitre la vie mieux que nous trois. Que lui était-il arrivé ? Personne ne le su jamais. Encore un mystère du palier 3. que faisait cette petite jeunette bourgeoise chez nous ? Aucune idée. Elle semblait vivre avec ses grands parents. Ils semblaient trop vieux pour être ses parents. Mais bon, tout est possible. En tout cas, elle tenait sa douceur de ces deux personnes. Elle était gentille et calme, mais... naïve. Idiote. Elle se faisait toujours avoir. Le faisait-elle exprès ? Je n'ai jamais pu lui demander. Et c'est trop tard maintenant. Jérémy, lui, était un garçon avec des origines polonaise. Des cheveux blonds et lisses, des yeux bleus et pétillants. Il transpirait la bonne humeur. Enfin, quand il faisait du sport. C'était une personne se donnant entier à la nage, au kayak et à la voile. Et comme nous sommes dans une ville côtière, les activités sont à notre portés. Il vivait avec ses parents, au 14. c'était le voisin de Noémie, qui vivait au 13.ils se voyaient régulièrement il me semble.j'allais souvent chez lui. J'habitais un appartement plus petit, conçu pour 2 personnes, le 11. Théo logeait le 8 avec sa sœur. En parlant de Théo. Vous savez beaucoup de choses sur lui mais son physique vous est inconnu. C'était un grand garçon plutôt musclé. Il avait des cheveux qui partait en épis sur sa tête et une peau mate. Je jalousais d'ailleurs son bronzage. Il avait des beaux yeux bleus qui se plantaient toujours dans les miens. Et une peau douce. Des longs doigts fins qui se serraient contre les vôtres. Il était svelte et portait pratiquement tout le temps des sweats. Ha... Théo... Il était souvent regardé, mais il s'en fichait. Il avait ses amis, sa bande du palier 3. En fait, quand j'y réfléchis, je remarque qu'il n'a eu que deux aventures : Noémie et moi. Haha, j'en ris. Il était vraiment attachés à notre bande d'amis. Nous étions tous un peu meilleurs amis dans cette bande. Noémie et Théo l'ont été longtemps, mais en même temps, il tenait à moi comme à sa sœur. Jérémy aussi, c'était mon meilleur ami officiel, tout comme Noémie. Il me semblait même que Théo avait aussi ce lien avec notre ami polonais. C'était très drôle pour les plus anciens de l'immeuble. Nous allions au parc, au café, à la plage, sur le toit. On organisait des soirées pyjama chez moi, puis chez Théo. Moins chez Jérémy et Noémie. Ce qui était normal, ils étaient plus nombreux dans l'appartement. Je pense que ce genre de relation peut être souhaité de tous, temps qu'elle n'est pas brisé. C'est vrai. Nous avions nos problèmes, c'est sûr. En particulier Noémie d'ailleurs. Mais nous passions au travers de ça, parce que nous ne voulions pas que ces choses futiles nous freinent dans notre évolution. Nous voulions grandir ensemble. Mais, tout à fini par déraper. Il le fallait, évidement. Rien ne peux être que blanc, il faut forcement ce côté obscur. " pour avoir de la lumière, il faut des zones sombres." ça nous est tombés dessus. D’abord, la grossesse de Noémie, puis son suicide. Ça nous à tous bouleversés. Qu'allait devenir le groupe des 4 jeunes du palier 3? il se perdait. Nous grandissions tous, ce qui est normal. Elle avait 14 ans. Nous en avions 15. Théo en avait 16. il n'y avait pas beaucoup d'écart et pourtant un froid, un vide s'était formé entre nous. Nous étions changés par cette perte. Mais pourquoi cette perte ? Qu'es ce qui l'a poussé à ça ? L'amour. Je ne saurais pas dire si elle était amoureuse de ce garçon qui l'a fait tomber enceinte, ni non plus si lui l'était. En fait, je ne savais même pas qui était ce garçon. Et je ne voulais pas le savoir. J'étais juste bloqué à l'idée que ma meilleure amie puisse mourir à cause de l'amour, puisse se jeter comme ça du toit. Du toit... mais qu'elle idée. J'étais tellement horrifié quand j'ai entendu Théo gueuler sur ce toit. J'avais regardé par la fenêtre et je l'avais vue, cette ange ayant perdu ses ailes. Les larmes coulaient sur son visage. J'ai tourné la tête et entendu un gros crac. Je savais que c'était fini. Elle était morte. J'étais alors montée sur le toit. Il était la, lui, Théo, tout tremblotant, le sweat et la peau trempés par ses larmes. Je ne lui ai pas posé de questions. Je l'ai juste pris dans mes bras. Et puis j'ai chuchoté " c'est fini". Je m'en rappelle encore. Lui il n'a pas répondu. Il m'a juste serré plus fort. Peu après, l'accès au toit à été sécurisé et plus personne ne pouvait y monter. Théo n'a pas été à l'enterrement de sa meilleure amie, et je ne lui en ai pas voulu. C'était son choix. On avait déjà pleurés de longues heures, à gueuler dans le parc. On avait déjà donné des coups de pied au sable, largué toute notre haine à la mer. On avait déjà prié en sanglotant dans mon appartement. Alors il n'avait pas besoin de lui rendre un dernier hommage. Et pourtant, il allait tout les ans sur la tombe de Noémie. À son anniversaire, à noël, à la Toussaint, au nouvel an, à pâques. Il s'absentait une demi heure et partait la voir. J'étais fier de lui. Il a ensuite était placé en centre pour jeune, mais ne nous a jamais dis la raison. Je pense que c'était en rapport avec Noémie. Il y a juste eu ce soir où il est venu frapper à ma porte, mais ça ne changeait pas vraiment de d'habitude. Quand j'ai ouvert, il portait son sweat bleu marine avec le bateau en journal blanc qui flottait dessus. Ses yeux brillaient. Il avait encore pleuré. Je l'avais invité à rentrer, comme d'habitude. Il ne voulait rien boire ni manger. On était resté à se regarder dans le blanc des yeux pendant un long moment. C'était étrange. Il avait refermé la porte dernière nous, alors qu'il ne le faisait jamais. Il m'avait prit dans ses bras et ne m'avais pas lâché. Il ne voulait plus que moi. Je l'avais regardé en caressant ses cheveux en bataille. Il était bizarre. D'habitude, il demandait un simple jus d'orange et des gâteaux, et on partait discuter sur mon lit. Mais là, il ne demandait que moi. Il avait glissé sa main sur ma joue et s'était penché. Il n'avait fait ça qu'une fois auparavant, et il m'avait embrassé, sans aucune raison. Là, c'était différent, je pouvais voir ce qu'il voulait. Il voulait me dire des choses, mais ne savais pas comment le faire. Alors je l'ai aidé. J'avais posé mes lèvres sur les siennes. Je l'avais embrassé aussi bien que je savais le faire. Aussi bien qu'il me l'avait appris. Il rougissait. C'était la première fois que je le voyais rougir. Il voulait me dire tant de choses. Moi aussi. On oublia le goûter et on est parti sur mon lit. On discutait à notre manière, une manière toute nouvelle pour moi. Une manière que lui seul connaissait vraiment. Mais, que voulait-il me dire ? Je crois que c'était un " je t'aime " . il avait dormi chez moi cette nuit là, comme d'habitude. Il était parti avant mon réveil, comme d'habitude. Mais il avait laissé un mot qui me confirmait ce que je pensais. Puis, il parti 2 ans sans me donner de nouvelles. Je me suis rapproché de Jérémy, qui a été un grand soutien moral. J'avais d'abord perdu ma meilleure amie, puis voila que le garçon que j'aimais partais sans que je ne sache quand il reviendrait. Si je devais encore l'attendre, ou combien de temps. 2 ans. Il se passe beaucoup de choses en 2 ans. Jérémy a eu une petite amie. Qui l'a trompé. J'étais déçu pour lui, et j'avoue que j'avais eu peur qu'il ne m'arrive la même chose, même si je n'était pas officiellement avec Théo. Il n'avait ensuite lâché, pris de chagrin. Il ne voulait pas de moi pour l'aider à remonter la pente. Il savait le faire seul, il pouvait y arriver. Je croyais en lui, du moins, j'en avais envie. La place à la table du café était vide. Mais je venais toujours seule, là où avaient nous venions à 4. l'une avait rejoint le ciel, l'autre se perdait dans la mer, détruit par l'amour. Et le troisième ne me donnait pas de nouvelles. J'étais la jeune du palier 3. celle qui faisait partie de ce groupe si dynamique auparavant. Un jour, la chaise à côté de moi s'est repoussée. Il y avait quelqu'un. Théo. Il m'avait serré contre lui, il avait mouillé mes joues avec ses larmes, il m'avait embrassé. J'avais pu voir ce jour là son amour. Il était magnifique. Mais durerait-il ? Je l'espérais tellement. Il me l'avait promis. Il voulait tout de moi. Ces deux ans sans moi lui avait fait l'effet d'un coup de poignard. Il était revenu changé. Ce n'était plus Théo le garçon, mais Théo l'homme. Il caressait ma joue avec sa grande main dès qu'il en avait l'occasion. Ensemble, nous avons vue toutes les facettes de l'amour. Nous les avons comprises. L'amour nous a fait mal, c'est vrai. Mais grâce à ça, j'ai eu espoir. L'amour est blanc. Mais l'amour est aussi noir. Tout dépend le point de vue, alors je pense qu'il faut harmoniser tout ça. Alors lorsqu'un jour le prof de philo nous a demandé de quelle couleur serait l'amour s'il en avait une, j'ai levé la main et j'ai répondu " Gris, monsieur. Gris amour".
La limonade J’étais assise là, à touiller ma limonade, devant Jerem. On regardait le port. On venait ici tous les jours, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige. Et puis il y avait ces quatre personnes qu’on observait toujours. Ma voisine et son meilleur ami et deux potes venant de la cité. On avait appris à les connaitre moi et Jerem, sans qu’eux ne nous connaissent réellement. On voyait tout. On discutait d’eux, tranquillement : « Shina va finir avec Laurent. — Haha tu rigoles ! moi je suis sûre que ça ne va pas tenir leur truc ! » On observait en rigolant. Shina et Laurent était assis dos à nous. Ils regardaient le port. Je posais ma tête contre l’épaule de mon ami. « N’empêche qu’ils vont bien ensemble, tu as raison. » il acquiesça en souriant, sans les quitter des yeux. Shina me gardait quand j’étais gamine. La fenêtre de ma chambre donnait sur la sienne. Avant, je l’espionnais tout le temps, et puis j’ai arrêté, rattrapé par les études. Jerem commanda deux nouveaux sodas. Le vent portait les paroles des deux amis regardant l’eau : « bon, on se voit ce soir Shina ? Il y a quelque chose que j’aimerais que l’on fasse… — Si tu veux, tu n’as qu’à passer chez moi. — Oui, je passerais, t’en fait pas, à ce soir ma belle. » Il lui posa un bisou sur la joue et se leva. Ils se regardèrent longuement. Puis, gênés, ils partirent tous deux dans des sens opposé. « Tu as vue Jerem ? Ça va être intéressant ce soir, tu dormiras chez moi ? — Si tu veux. Hey je ne t’ai pas dit ! hier soir, j’ai entendu Tom dire à Youssef qu’il l’aime ! — Intéressant, d’ailleurs, ils vont pas tarder. Il est presque 11h00. » On changeait de place pour aller au balcon. De là, on voyait la bute. « Les voilà ! » deux garçons aussi grand l’un que l’autre montaient les marches pour atteindre leur lieu de rendez-vous. Je plissais les yeux pour mieux voir. Ils regardèrent autours d’eux puis s’enlacèrent. Un rictus se forma sur mes lèvres. Jerem soupira d’amusement. Les deux amoureux s’embrassaient langoureusement. « Si les parents de Youssef l’apprennent, ils empêcherons leur fils de voir Tom, ça serait dommage. — Oui, c’est vrai, même si je ne suis plus intéressé par l’histoire de Laurent et Shina. — Tu donnes l’impression de parler d’un film Mèl haha ! — Et toi on dirait que tu veux tout pimenter, espèce de sadique. » Je lui décochais une tape amicale dans le dos. Il gloussa. « Bon écoute, ils ont l’air de se parler sérieusement. » on tendit l’oreille. « Tom, mon cœur, si mes parents savent qu’on est ensemble, ils vont sérieusement s’énerver. — Et mes parents m’ont toujours défendu d’aimer les hommes… — Il faut que nous fassions attention. — Oui. » Ils partirent côte à côte comme deux amis. Je soupirais, j’avais envie de voir de l’action. « Jerem, tes parents sont en déplacement non ? — Oui. Tu veux le hangar ? — Yep ! on va faire une fête. — Sérieusement ? — Ba oui, on va les inviter tous les quatre, et d’autres personnes, que ça fasse pas mouche. » Il hocha la tête. Son portable vibra. Un message de sa copine Lina. « J’arrive vendredi ». Son visage s’illumina. Elle habitait à 400 kilomètres de notre ville et ça faisait des mois que Jerem voulait la voir. « Fais les invitations, je m’occupe du reste Mèl. » il partit en me laissant seule. Notre matinée était fini. Je soupirais et sortis mon portable de ma poche. J’entrais le code. Quatre zéro. Et je regardais cette image qui me déchirait le cœur. Moi et lui. Tous les autres étaient amoureux. Moi, je n’en avais pas le droit. J’avais perdu cette chance. Je retins mes sanglots et rangeais mon portable avant de rentrer à la maison, là où personne ne m’attendais. … Jerem était arrivé. On était assis sur mon lit à regarder par la fenêtre. Dix mètres à peine séparait le mur de ma chambre à celui de l’immeuble d’en face. On voyait les ombres dans la chambre de Shina. En plus, la fenêtre était ouverte, seul un rideau laissait penser à une intimité. Je m’étais assoupi lorsque Jerem me pinça en me disant « ils sont dans la chambre ! — Huuum ? — Regarde et tais toi ! » Je m’exécutais. Les ombres de Shina et Laurent bougeaient dans la pièce. Je tendis l’oreille. « Je te paris 10 euros qu’il va lui demander d’être sa copine, me dit Jerem. » je hochais la tête, trop concentré sur ce que je voyais. Je sortis alors l’argent de ma poche et le tendis à mon ami. J’entendis alors « Shina, je t’aime. Je t’aime sérieusement. » Je souriais. C’est alors qu’ils commencèrent à s’enlacer, puis s’embrasser. Je gloussais. Jerem rougi légèrement. Puis l’ombre de Laurent enleva son haut, tout comme celui de mon amie. Ils s’embrassaient toujours. On sentait d’ici leur désir. Shina déboutonna son short qui tomba à ses pieds. Son petit ami glissa ses mains sur ses fesses, sur son dos, dans ses cheveux. Ils étaient collés. Laurent enleva alors son pantalon en toile et il se mit au-dessus de Shina sur le lit. On ne voyait plus que leurs mollets et leurs pieds. On devinait leurs jambes entremêlé et leurs corps qui allaient d’un instant à l’autre s’accorder. Je regardais Jerem qui me fixait alors de grands yeux brillants. Je regardais de nouveau par la fenêtre. Ils avaient l’air occupé. Des bruits résonnèrent dans mes oreilles. Je me raidis puis ferma ma fenêtre, gênée. Jerem éclata de rire à côté de moi. Il me dit alors « ça ça te gène ? Haha ! — Ben… oui. — Pouhahaha ! t’a jamais rien fait dans ce genre ? — Ben, non. — T’a vu des films au moins ! — Non. Ce n’est pas intéressant. — Et Théo il t’a rien montré de ça ?? Hahahahaha ! » Je le regardais avec des grands yeux. Je me remémorais tout ce qui s’était passé avec Théo. Je pensais alors à ce soir ou nous étions rentrés en riant et que tout s’était produit. Cette nuit magique. Je commençais à pleurer. Jerem se mordis la lèvre et me pris dans ses bras. « Désolé… » Je hoquetais. Il soupira et m’allongea sur mon lit. Puis je fermai les yeux. Puis plus rien, le sommeil m’avait rattrapé. … Nous étions vendredi. J’avais accompagné un peu à contrecœur Jerem à la gare pour chercher Lina. Lorsqu’elle arriva, ils s’enlacèrent très fort l’un contre l’autre. Ils s’embrassèrent. Je tournais le regard. Ce soir, il y aura cette petite fête. Je n’étais pas motivé. Je jetais un coup d’œil à la grande horloge. Il était 15h00. Jerem et Lina étaient partis sans m’attendre. Je les rattrapais en grommelant. On s’arrêta au café. On commanda trois sodas. Les deux amoureux discutaient, ravis. J’observais la bute. Youssef et Tom s’embrassaient. Je soupirais. Je finis par me lever et partir. Jerem ne me demanda pas de rester, il se contenta de me dire à ce soir. Je fis oui de la tête sans même me retourner. Arrivé à la plage, je remarquai Shina regardant l’eau. Je m’assis timidement à côté d’elle et commença la discute « tu viens ce soir ? — Ouai. — Ho, cool. » Elle ne disait pas grand-chose. J’essayai autre chose. « Quelque chose ne vas pas ? Tu m’as l’air inquiète. — J’ai couché avec Laurent. — Et alors ? c’est quoi le mal ? — Je crois que je suis tombée enceinte. — Ha. » Je la regardais gravement. Elle n’osait plonger son regard dans le mien. « Tu veux que je t’accompagne à la pharmacie ? On va acheter un test de grossesse si tu veux. — Si ça peut te faire plaisir. » On partit à pied sans rien dire. Elle regardait le sol. Arriver là-bas, j’ouvris la porte. Shina resta dehors. Je discutais un peu avec la pharmacienne, en jetant parfois des coups d’œil à mon amie. Je ressortis un quart d’heure plus tard avec deux tests. Un de grossesse, l’autre pour le SIDA. Tout le monde m’avait dévisagé. J’en rigolais. Je les passais à Shina qui me sourit légèrement. Je lui répétais les instructions de la pharmacienne et elle partit en me faisant un signe de la main. … J’arrivais en retard à la fête. Tout le monde était déjà là. Je les saluais tous et parti m’asseoir au bar en demandant une limonade. J’observai tout. Jerem et Lina dansaient coller-serrer. Youssef et Tom discutaient tranquillement. Laurent et Shina buvaient en rigolant. Je soupirai. La soirée semblait calme. … Il était minuit passé. Tout devenait plus chaud. Lina et Jerem étaient rentrés à l’appart. « Je vais lui montrer ma chambre. » j’avais gloussé lorsque mon ami m’avait dit ça. J’étais toujours seule à les observer. Shina discutait avec Youssef. Elle lui disait de prévenir ses parents de sa relation avec Tom. Je cherchais Laurent du regard. Il était dans un coin du hangar, en train de parler avec une fille. Il posa alors une main ses fesses et la jolie blonde l’embrassa. Ils s’embrassèrent langoureusement pendant au moins 5 minutes. Je tournais la tête, de dégoût. Shina arriva près de moi et me dit « le test de grossesse est positif… je vais devoir l’annoncer à Laurent. Tu sais où il est ? » J’hésitais. Mais voyant son regard insistant je hochais la tête du côté de son mec et la belle blonde qui s’embrassait. Mon amie se retourna vers moi, toute pâle. Elle s’évanouit alors. Je demandais a Tom de m’aider à la porter jusqu’au salon. Lorsqu’elle reprit ses esprits, elle vomit. Je la regardais avec pitié puis parti prendre une bassine. Je la lui tendis et elle vomit encore. Je soupirai. Une sonnerie retentit alors d’un joli sac en cuir. Je m’excusais auprès de Shina et décrocha. C’était le portable de Lina. « Allo ma chérie ? Tu rentres quand de chez ton cousin ? J’ai tellement hâte de te revoir ! — Allo ? excuse-moi, Lina est occupée, je le lui dirai. — D’accord merci ! — Der rien, a plus. — à plus ! » Je soupirais et retournais voir Shina. Elle pleurait. Je pris la bassine et la vida dans les toilettes. J’entendais ses sanglots. Je m’assis alors à côté d’elle et lui caressa l’épaule. « Ça va aller ? — il me trompe Mèl ! — je sais. — Je vais devoir le quitter ! je ne supporte pas ça ! — Tu devrais lui laisser une deuxième chance. — Non ! — On verra. » Je la regardais avec pitié. C’est alors que Lina et Jerem descendirent. Je regardai Lina. Elle me fit un sourire angélique. Je lui dis alors « ton copain à appeler, il me demande quand tu rentres de chez ton cousin et qu’il hâte de te revoir. » Jerem se figea en entendant mes mots. Sa petite amie détourna le regard, gêné. Je lui montrais le téléphone et rappelais le numéro en mettant sur haut-parleur. « Allo ? Ma puce ? Ta cousine t’a dit le message ? — Oui. — Génial ! j’ai hâte que tu rentres. Bon, je dois te laisser, bisous je t’aime. » Je raccrochais. Jerem regardais Lina avec des yeux horrifiés. « tu n’as pas oser ?.. — Je suis désolé… — Tu es sérieuse ?! — Excuse-moi… vraiment… — Dégage ! bouffonne ! » Je les regardais. Lina me bouscula, prit son sac et sorti de la maison. Shina s’était endormi. Jerem pleurait. Je le pris dans mes bras, caressa ses cheveux et le serra plus fort. Il hoquetait contre moi. Ses larmes avaient mouillé mon tee-shirt. Je le montais dans sa chambre, l’allongeais sur son lit et le laissais s’endormir. Lorsque je redescendis au hangar, il n’y avait plus personnes. Même Laurent était parti, sans doute avec la fille de tout à l’heure. Il était 3h00 du matin. Je rangeais tout et retournais à l’appartement. Arrivée sur mon lit, je me déshabillais, partis prendre une douche bien chaude et, en revenant, me glissais sous la couette avant de fermer les yeux. … Il pleuvait aujourd’hui. J’étais sorti au café. Jerem m’avait rejoint. On regardait Youssef et Tom. Ils discutaient tranquillement, à l’abri sous le phare. C’est alors que l’on vis les parents de Youssef arriver. D’un coup de coude à mon ami, je lui montrais la scène du doigt. « Encore un couple terminé. » il ne me répondit pas. Je n’insistais pas, continuais à regarder la scène. C’était une grande engueulade. Youssef se fit gifler par son père et ramener de force à la maison. Jerem parti, en me laissant seule. Il avait payé. Je soupirais. C’est alors que je vis Tom se pencher au-dessus de l’eau. Je sorti dehors. Arrivée à coté, de lui, j’étais trempé. Je lui demandai « tu vas sauter ? Si tu sautes la, tu vas mourir noyer. — C’est une bonne idée. » Je penchais la tête sur la côté et m’assis sur la bute. « Si tu sautes, j’aurais des problèmes, car je ne t’aurais pas secouru. — Si ce n’est que ça, alors je peux t’assommer. — Et si les parents de Youssef réfléchissent et acceptent votre relation ? — Mes parents m’ont banni de chez moi pour ça. Et ceux de Youssef déménage. Je n’ai plus rien. — Je comprends. Mais tu veux vraiment mourir ? — Oui. » Il me tira les cheveux violemment et ma tête heurta le béton. Il m’avait assommé. Et je l’avais laissé faire. … Lorsque je rouvris les yeux j’étais à l’hôpital. Jerem était à côté de moi. « Ça va mieux ? — Tom est là ? — Non, il s’est noyé, ils ont retrouvés son corps. — Ha. Je vais être interrogé ? — Oui. — Je vois. » L’infirmière me permit de sortir. On signa des papiers et je fus ramener chez moi. Puis quelques jours plus tard le téléphone de la cuisine sonna. C’était la police. On me demanda de venir, ce que je fis. Je croisais les parents de Tom, ils pleuraient et répétaient « mais qu’est qu’on a fait ! On aurait dû accepter cette relation ! » . Les policiers m’interrogèrent. Il voulait sauter, j’ai essayé de l’en empêcher, il m’a assommé. Je n’ai pas dit que je lui avais donné l’idée. J’avais oublié. Je rentrais chez moi et m’allongeais sur mon lit. Les pauvres. Je soupirais. … Je suis assise là, à touiller ma limonade, seule. Je regarde le port. Je viens ici tous les jours, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige. Et puis il y a ces quatre personnes que j’observe toujours. Ma voisine, son copain et leur bébé et mon ancien meilleur ami. J’ai appris à les connaitre moi, sans qu’eux ne me connaissent réellement. Je vois tout. Je pense à eux. Le couple est heureux. Ils montrent les vagues au bébé. Jerem lui est sur la bute, il a le visage triste. Il ne vient plus avec moi, tant pis. Quelqu’un pousse la chaise devant moi, c’est Théo. Il me demande « tu vas bien ? — Oui et toi ? — Ça va. — Tu m’as manqué. — Toi aussi tu m’as manqué. » On se lève et on s’enlace. On s’embrasse. On est heureux. On s’aime. Eux aussi je pense, mais nous, on a compris que vivre l’un sans l’autre c’est dur. Il est revenu de sa pension. Plus d’erreurs. Plus rien. Maintenant, la chaise vide à côté de la mienne est de nouveau remplie et cette fois je vais pouvoir vivre mon histoire sans regarder celle des autres.
Noémie. « Bonjour madame. -Bonjour, Théo, c’est ça ? -Oui, je m’appelle bien Théo. » J’étais chez la psy. Elle me regardait bizarrement. La salle était sombre. Les rideaux fermés. Juste une lampe, deux fauteuils et un tapis moche étaient dans la pièce. J’avais l’impression d’être un meurtrier. Je l’étais peut être enfaite. Je n’en savais trop rien. La vielle femme devant moi était moche. Comme la déco du bureau. C’était la mère de mon ancienne meilleure amie qui m’avait amené ici. Elle ne m’aimait pas. Je n’avais que 16 ans. Noémie, ma meilleure amie, en avait 14. La psy me regardait toujours. J’avalais difficilement ma salive. Elle me fixait avec des yeux noirs. Après une longue demi-heure de silence, elle me dit : « eh bien, Théo ? J’attends que tu me raconte ce qui s’est passé avec la petite Noémie. -Il s’est rien passé. -Alors pourquoi sa mère t’a amené à moi ? -Parce qu’elle est conne. -Raconte-moi l’histoire, Théo. -ça vous regarde pas. -Dépêche-toi Théo. -Putain ! » J’ouvris mon paquet de clope. Je sortis mon briquet et fumai devant la vielle femme. Je regardais la pièce, le tapis moche et fini par gueuler: « bon ok ! Je vais vous la raconter cette histoire ! -Très bien Théo. vas-y. -Noémie, c’était ce genre de gamine mal dans sa peau qui était tombé vite fait dans des jeux sexuels. Elle était incapable de rester en couple. Elle se faisait traiter de salope et tout. C’était ce genre de personne qui ne réussissait rien dans sa vie. Elle était belle gosse, bien formée, bien fringuée, fin, faites pour les trottoirs si elle ne changeait pas de comportement. Mais, c’était un ange. Une meuf qui, était emprisonné dans sa propre protection. Moi je l’adorais. J’étais son voisin de palier. Un jour en rentrant du collège, je l’avais croisé dans une ruelle avec trois mecs qui devaient avoir 17-18ans. Elle allait se faire violer. Alors je l’ai aidé. Les mecs se sont cassés. J’étais seul avec elle. Moi j’étais orphelin, mec de cité et tout. Elle c’était la petite bourgeoise. Elle m’a demandé si je voulais être son meilleur. j’ai dit oui, elle me faisait pitié. Et puis le temps a passé et pour elle ça a empiré. Elle a eu un copain, qu’elle a trompé avec 5 mecs différents. Et… j’ai eu une histoire avec elle. Et puis y a eu ce soir où, elle est rentré chez moi, dans ma chambre, avec un test de grossesse à la main et elle m’a dit « je suis enceinte ». je n’en croyais pas mes yeux. Je l’ai giflé. Je l’ai engueulé. Je l’ai traité de pute. Je lui ai dit d’aller crever. Elle, elle a baissé la tête et est monté sur le toit. Quand j’ai deviné ses intentions, j’ai couru pour la sauver. Mais tout ce que j’ai vue en arrivant, c’était un ange ayant perdu ses ailes. -ça t’a choqué ? -Elle est morte madame. Et c’était moi le père.
Nouvelle à chute : maman. Nous, nous avons une super maman. Elle est belle, gentille. Elle s’occupe bien de nous. Notre maman travaille dans un macdo, celui de la ville. Elle est serveuse. Elle étudie aussi. Alors le soir, après nous avoir cherché à l’école à pied, jeter nos manteaux sur le porte-manteau, servi un verre de jus de fruit et un p’tit beurre, elle ouvre des grands livres sur la table de la cuisine salle à manger. Elle a un stylo à la main, a l’air d’être concentrer, pendant que nous, on regarde gulli a la télé. Et puis elle fait sa jusqu’à 18h00. Là, elle enfile son manteau et prend son sac. Puis elle appelle la voisine qui vient nous garder. La voisine, souvent, dit que maman est courageuse. Alors ça nous fait sourire et moi je crie : « c’est une super maman ! » et la voisine rigole et nous met au bain. Maman fait jamais sa elle. Elle a pas le temps. Elle travaille tous les jours ! Même le dimanche ! Mais on se dit que ce n’est pas grave, parce que maman, quand elle se met sur le canapé, et que nous on lui demande si c’est dure d’être maman, elle sourit. Alors nous sa nous suffit. Une fois, on a demandé à maman pourquoi les autres avaient un papa et pas nous. Alors maman nous a répondu : « un jour, papa a reçu un courrier du président. Il voulait que papa fasse la guerre. Alors papa a dit oui. Et il est parti, sans jamais revenir. » Alors on a demandé pourquoi papa n’était pas revenu, et maman nous a dit en regardant le ciel : « il est parti rejoindre les étoiles, à cause d’un méchant. » Alors on regarde le ciel et on fait coucou de la main pour papa, parce que papa il est important pour nous. Maman l’aimait beaucoup. Un jour, maman est rentrée en pleurant. On lui a demandé pourquoi elle pleurait et elle a dit qu’on comprendrait plus tard, lorsqu'on sera deux beaux garçons qui travaillent bien à l’école. Alors on a dit oui et on lui a dit que, c’était une maman unique. Elle a souri. Notre maman, c’est la meilleure. C’est celle qui bosse le plus, qui prend le plus soin de nous, c’est la plus belle et c’est celle pour qui les étoiles brillent le plus. Notre maman, elle a 16 ans, et c’est notre grande sœur.