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Gris Amour Théo. Oui, Théo. Juste Théo, son prénom. Je vois les lettres glisser dans mes pensées. Ha... Théo. Oui, ce garçon que l'on connait si bien tout en ne sachant rien de lui. Mon Théo. Celui qui m'accompagne au café tout les matins, qui me regarde, le visage dans les mains, les cheveux bruns partant en épis et jouant avec le vent, les yeux bleus brillant de malice, d'admiration, de sentiments. Celui qui a perdu ses parents, et son frère jumeau. Qui a vu mourir sa meilleure amie, oui, ce Théo. Celui qui apparaît toujours dans mes pensées, qui gonfle mon univers. Il y a beaucoup de choses que l'on sait sur lui, et tellement peu à la fois. Mais je l'ai déjà dit. On connait sa vie sociale, les gens qu'il a perdu, ses conditions de vie, sa mise en centre, mais nous ne savons rien de ses sentiments. C'est un connard qui a couché avec sa meilleure amie ? C'est un salaud qui a été absent lorsque celle qui l'aimait avait le plus besoin de lui ? C'est un lâche qui n'a pensé qu'a lui et qui a fini fou, qui a mal tourné ? L'alcool, la drogue, le tabac, c'est un faible qui a cherché a s'enfermer ? Oui, c'est vrai. C'est tout ça Théo, mais c'est surtout un garçon qui m'a bousculé le cœur. C'était un ami. Du moins, nous étions amis, voisin, frère de cœur, fin tout ce que vous voulez. Nous avions une relation atypique que peu de personnes peuvent avoir avec d'autres. Nous avions une amitié sans limite, que tous les penseurs qui cherchaient désespérément ce qu'était l'amour, ce que ça voulait dire ne comprenait pas. Nous étions sur toutes les phases à la fois. C'était mon frère, mon ami et mon amoureux. Nous avions une parfaite harmonie dans cette relation bizarre et ambigu. Et Noémie ? Je la connaissais, c'était aussi mon amie. On s'entendaient bien. Je vivais seule, moi. Souvent, elle m'invitait chez elle, quand Théo ne le faisait pas. Il me semble que nous avions un vrai groupe d'ami dans cet immeuble, dans cette ville, sur ce palier. Il y avais nous, Théo, moi, Jérémy et Noémie. Nous étions les petits jeunes. Tous tombés par hasard au palier 3. dans cette ville côtière qui me rappelle tant mes origines. Nous sommes tous tellement différent, De par notre physique, nos origines, notre personnalité. Mais comme dans les films américains, les dessins animés et les BD, ces différences nous unissaient. Nous étions plus fort ensemble. Comme un puzzle. Seule, les pièces n'ont aucune importance, aucune valeur, elles ne servent à rien. Mais à plusieurs, elles forment de grandes choses, des tableaux magnifiques que nous sommes les seuls à pouvoir construire. Là, c'est la même chose. Seul, nous sommes insignifiant, des simples enfants habitant au palier 3, mais ensemble nous sommes un groupe, les enfant du palier 3. Noémie, vous ne savez pas comment elle est, non. C'était une belle fille un peu plus jeune que moi. Des boucles brunes glissaient toujours en cascades dans son dos. Ses pommettes rosés et ses yeux noisettes étaient magnifiques. Mais... remplis de tristesse, d'empathie. Elle faisait pitié. Nous avions tous pitié d'elle, ça oui. Théo, moi et Jérémy, on étaient plus âgés, mais pourtant elle semblait connaitre la vie mieux que nous trois. Que lui était-il arrivé ? Personne ne le su jamais. Encore un mystère du palier 3. que faisait cette petite jeunette bourgeoise chez nous ? Aucune idée. Elle semblait vivre avec ses grands parents. Ils semblaient trop vieux pour être ses parents. Mais bon, tout est possible. En tout cas, elle tenait sa douceur de ces deux personnes. Elle était gentille et calme, mais... naïve. Idiote. Elle se faisait toujours avoir. Le faisait-elle exprès ? Je n'ai jamais pu lui demander. Et c'est trop tard maintenant. Jérémy, lui, était un garçon avec des origines polonaise. Des cheveux blonds et lisses, des yeux bleus et pétillants. Il transpirait la bonne humeur. Enfin, quand il faisait du sport. C'était une personne se donnant entier à la nage, au kayak et à la voile. Et comme nous sommes dans une ville côtière, les activités sont à notre portés. Il vivait avec ses parents, au 14. c'était le voisin de Noémie, qui vivait au 13.ils se voyaient régulièrement il me semble.j'allais souvent chez lui. J'habitais un appartement plus petit, conçu pour 2 personnes, le 11. Théo logeait le 8 avec sa sœur. En parlant de Théo. Vous savez beaucoup de choses sur lui mais son physique vous est inconnu. C'était un grand garçon plutôt musclé. Il avait des cheveux qui partait en épis sur sa tête et une peau mate. Je jalousais d'ailleurs son bronzage. Il avait des beaux yeux bleus qui se plantaient toujours dans les miens. Et une peau douce. Des longs doigts fins qui se serraient contre les vôtres. Il était svelte et portait pratiquement tout le temps des sweats. Ha... Théo... Il était souvent regardé, mais il s'en fichait. Il avait ses amis, sa bande du palier 3. En fait, quand j'y réfléchis, je remarque qu'il n'a eu que deux aventures : Noémie et moi. Haha, j'en ris. Il était vraiment attachés à notre bande d'amis. Nous étions tous un peu meilleurs amis dans cette bande. Noémie et Théo l'ont été longtemps, mais en même temps, il tenait à moi comme à sa sœur. Jérémy aussi, c'était mon meilleur ami officiel, tout comme Noémie. Il me semblait même que Théo avait aussi ce lien avec notre ami polonais. C'était très drôle pour les plus anciens de l'immeuble. Nous allions au parc, au café, à la plage, sur le toit. On organisait des soirées pyjama chez moi, puis chez Théo. Moins chez Jérémy et Noémie. Ce qui était normal, ils étaient plus nombreux dans l'appartement. Je pense que ce genre de relation peut être souhaité de tous, temps qu'elle n'est pas brisé. C'est vrai. Nous avions nos problèmes, c'est sûr. En particulier Noémie d'ailleurs. Mais nous passions au travers de ça, parce que nous ne voulions pas que ces choses futiles nous freinent dans notre évolution. Nous voulions grandir ensemble. Mais, tout à fini par déraper. Il le fallait, évidement. Rien ne peux être que blanc, il faut forcement ce côté obscur. " pour avoir de la lumière, il faut des zones sombres." ça nous est tombés dessus. D’abord, la grossesse de Noémie, puis son suicide. Ça nous à tous bouleversés. Qu'allait devenir le groupe des 4 jeunes du palier 3? il se perdait. Nous grandissions tous, ce qui est normal. Elle avait 14 ans. Nous en avions 15. Théo en avait 16. il n'y avait pas beaucoup d'écart et pourtant un froid, un vide s'était formé entre nous. Nous étions changés par cette perte. Mais pourquoi cette perte ? Qu'es ce qui l'a poussé à ça ? L'amour. Je ne saurais pas dire si elle était amoureuse de ce garçon qui l'a fait tomber enceinte, ni non plus si lui l'était. En fait, je ne savais même pas qui était ce garçon. Et je ne voulais pas le savoir. J'étais juste bloqué à l'idée que ma meilleure amie puisse mourir à cause de l'amour, puisse se jeter comme ça du toit. Du toit... mais qu'elle idée. J'étais tellement horrifié quand j'ai entendu Théo gueuler sur ce toit. J'avais regardé par la fenêtre et je l'avais vue, cette ange ayant perdu ses ailes. Les larmes coulaient sur son visage. J'ai tourné la tête et entendu un gros crac. Je savais que c'était fini. Elle était morte. J'étais alors montée sur le toit. Il était la, lui, Théo, tout tremblotant, le sweat et la peau trempés par ses larmes. Je ne lui ai pas posé de questions. Je l'ai juste pris dans mes bras. Et puis j'ai chuchoté " c'est fini". Je m'en rappelle encore. Lui il n'a pas répondu. Il m'a juste serré plus fort. Peu après, l'accès au toit à été sécurisé et plus personne ne pouvait y monter. Théo n'a pas été à l'enterrement de sa meilleure amie, et je ne lui en ai pas voulu. C'était son choix. On avait déjà pleurés de longues heures, à gueuler dans le parc. On avait déjà donné des coups de pied au sable, largué toute notre haine à la mer. On avait déjà prié en sanglotant dans mon appartement. Alors il n'avait pas besoin de lui rendre un dernier hommage. Et pourtant, il allait tout les ans sur la tombe de Noémie. À son anniversaire, à noël, à la Toussaint, au nouvel an, à pâques. Il s'absentait une demi heure et partait la voir. J'étais fier de lui. Il a ensuite était placé en centre pour jeune, mais ne nous a jamais dis la raison. Je pense que c'était en rapport avec Noémie. Il y a juste eu ce soir où il est venu frapper à ma porte, mais ça ne changeait pas vraiment de d'habitude. Quand j'ai ouvert, il portait son sweat bleu marine avec le bateau en journal blanc qui flottait dessus. Ses yeux brillaient. Il avait encore pleuré. Je l'avais invité à rentrer, comme d'habitude. Il ne voulait rien boire ni manger. On était resté à se regarder dans le blanc des yeux pendant un long moment. C'était étrange. Il avait refermé la porte dernière nous, alors qu'il ne le faisait jamais. Il m'avait prit dans ses bras et ne m'avais pas lâché. Il ne voulait plus que moi. Je l'avais regardé en caressant ses cheveux en bataille. Il était bizarre. D'habitude, il demandait un simple jus d'orange et des gâteaux, et on partait discuter sur mon lit. Mais là, il ne demandait que moi. Il avait glissé sa main sur ma joue et s'était penché. Il n'avait fait ça qu'une fois auparavant, et il m'avait embrassé, sans aucune raison. Là, c'était différent, je pouvais voir ce qu'il voulait. Il voulait me dire des choses, mais ne savais pas comment le faire. Alors je l'ai aidé. J'avais posé mes lèvres sur les siennes. Je l'avais embrassé aussi bien que je savais le faire. Aussi bien qu'il me l'avait appris. Il rougissait. C'était la première fois que je le voyais rougir. Il voulait me dire tant de choses. Moi aussi. On oublia le goûter et on est parti sur mon lit. On discutait à notre manière, une manière toute nouvelle pour moi. Une manière que lui seul connaissait vraiment. Mais, que voulait-il me dire ? Je crois que c'était un " je t'aime " . il avait dormi chez moi cette nuit là, comme d'habitude. Il était parti avant mon réveil, comme d'habitude. Mais il avait laissé un mot qui me confirmait ce que je pensais. Puis, il parti 2 ans sans me donner de nouvelles. Je me suis rapproché de Jérémy, qui a été un grand soutien moral. J'avais d'abord perdu ma meilleure amie, puis voila que le garçon que j'aimais partais sans que je ne sache quand il reviendrait. Si je devais encore l'attendre, ou combien de temps. 2 ans. Il se passe beaucoup de choses en 2 ans. Jérémy a eu une petite amie. Qui l'a trompé. J'étais déçu pour lui, et j'avoue que j'avais eu peur qu'il ne m'arrive la même chose, même si je n'était pas officiellement avec Théo. Il n'avait ensuite lâché, pris de chagrin. Il ne voulait pas de moi pour l'aider à remonter la pente. Il savait le faire seul, il pouvait y arriver. Je croyais en lui, du moins, j'en avais envie. La place à la table du café était vide. Mais je venais toujours seule, là où avaient nous venions à 4. l'une avait rejoint le ciel, l'autre se perdait dans la mer, détruit par l'amour. Et le troisième ne me donnait pas de nouvelles. J'étais la jeune du palier 3. celle qui faisait partie de ce groupe si dynamique auparavant. Un jour, la chaise à côté de moi s'est repoussée. Il y avait quelqu'un. Théo. Il m'avait serré contre lui, il avait mouillé mes joues avec ses larmes, il m'avait embrassé. J'avais pu voir ce jour là son amour. Il était magnifique. Mais durerait-il ? Je l'espérais tellement. Il me l'avait promis. Il voulait tout de moi. Ces deux ans sans moi lui avait fait l'effet d'un coup de poignard. Il était revenu changé. Ce n'était plus Théo le garçon, mais Théo l'homme. Il caressait ma joue avec sa grande main dès qu'il en avait l'occasion. Ensemble, nous avons vue toutes les facettes de l'amour. Nous les avons comprises. L'amour nous a fait mal, c'est vrai. Mais grâce à ça, j'ai eu espoir. L'amour est blanc. Mais l'amour est aussi noir. Tout dépend le point de vue, alors je pense qu'il faut harmoniser tout ça. Alors lorsqu'un jour le prof de philo nous a demandé de quelle couleur serait l'amour s'il en avait une, j'ai levé la main et j'ai répondu " Gris, monsieur. Gris amour".