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Blog de Space: Petit intermède ~ Tarot

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Petit intermède ~ Tarot |

3 |

310 |

A cause de mes TPE, j'ai très peu de temps pour écrire, alors je vous fait patienter avec une nouvelle que j'ai écrit y'a quelques semaines. Désolé...

Tarot

--------Dès le seuil, je flairai l’insolite. Je n’avais aucune raison de pénétrer dans cette petite boutique, mais une fois le panneau « Vente d’artefacts magiques » ayant attiré mon attention, alors que je marchais dans la rue pour rentrer chez moi après une journée de cours harassante, ma curiosité naturelle avait pris le pas sur mon indifférence vis-à-vis de la magie. J'étais alors entré dans ce lieu hautement mystique, ce qui n'augurait rien de bon...

--------Je me trouvai donc dans une petite échoppe à la décoration lourde et hétéroclite : des bougies diffusaient une lumière vacillante, ce qui compensait la luminosité perdue par la couche épaisse de crasse sur les vitres. Des châles pendaient des étagères jaunies par le temps et sur lesquelles s’alignaient des objets en tous genres : flacons aux contenus des plus suspects, boules de cristal scintillant faiblement à travers de la poussière, grimoires scellés par un volumineux cadenas. Bien qu’il manquât une musique lugubre pour parfaire l’occulte du lieu, le sentiment de malaise que je ressentis était accentué par le parfum, à la fois envoûtant et inquiétant, qui émanait d’un bâton d’encens, posé sur un comptoir encombré de parchemins.

--------Alors que je me perdais dans la contemplation d’un superbe volume relié et mystérieusement intitulé “La réponse à la vie et à toutes les questions de l’Univers“ exposé dans une vitrine au verre fêlé, un grincement semblable à des ongles s’abîmant de désespoir contre un mur se fit entendre, indiquant qu'une porte, apparemment vieille de plusieurs millénaires, s'ouvrait. Je tournai lentement la tête, m'attendant à tomber nez à nez une vieille sorcière décrépie qui me jetterait alors un sort ou une quelconque malédiction. Mais, au lieu de ça, je trouvai une petite fille aux allures innocentes qui me fixait de ses grands yeux. Ils étaient violets, tout comme ses cheveux, ce qui détonnait avec sa simple robe verte assez ample qui laissait deviner son corps enfantin. Elle continua de plonger ses yeux dans les miens, puis ouvrit la bouche et me demanda d'une adorable voix :
-Vous êtes venu voir la sorcière ?
Mince, j'aurais espéré que ce soit elle la sorcière. Mais non, apparemment, il y avait bel et bien une vieille femme ici. Comme j'acquiesçai, elle me sourit et se dirigea en sautillant vers l'arrière-boutique d'où elle était venue. Je patientai en feuilletant le livre cité plus tôt, et qui ne contenait en fait qu’une seule page sur laquelle était imprimé le nombre “42“. Je le reposai, vexé de m’être fait avoir par une blague aussi stupide. La porte grinça alors -je sursautai une nouvelle fois- et la petite fille en sortit à nouveau, cette fois vêtue d'une grande robe violette d'où pendaient divers froufrous blancs.
-Euh, la sorcière va arriver ?
Elle se tourna vers moi dans un mouvement lent, puis me sourit, mais bien différemment d'il y a quelques instants. En effet, ses yeux violets qui pétillaient d'énergie lors de notre rapide entrevue me renvoyaient maintenant ma propre image et paraissaient dénués de tout sentiment, presque aveugles. Elle s'avança vers moi tandis que j'amorçai un mouvement de recul pour m'éloigner de celle que je compris comme étant la sorcière qu'elle était “allée chercher“. Je m'apprêtai à sortir à toute vitesse de cette boutique glauque lorsqu'elle reporta son attention sur le comptoir. Elle s'y installa, assise sur un tabouret de bois, et m'invita du regard à prendre place en face d'elle. Je déglutis, puis décidai de prendre mon courage à deux mains et de lui faire face.

--------Alors que j'étais encore en train de me mettre à l'aise sur l'assise en bois, elle parla d'une voix claire et plus grave que dans mes “souvenirs“ :
-Veux-tu connaître ton avenir, jeter un sort à quelqu'un, ou bien attirer la chance sur toi ?
Après quelques secondes durant lesquelles je réalisais ce qu'elle venait de dire, je pouffai de rire en me tordant sur ma chaise. J'étais donc bien tombé dans une de ces boutiques qui se disent “magiques“ mais ne font qu'extorquer de l'argent aux clients en leur déblatérant des âneries valables pour tout le monde sous le couvert d'une “divination“. Cependant, alors que je me calmais peu à peu, elle n'avait pas bronché et réitéra sa question :
-Veux-tu connaître ton avenir, jeter un sort à quelqu'un, ou bien attirer la chance sur toi ?
Me rendant compte qu'elle n'avait pas mentionné une quelconque somme de monnaie en échange de cela, je décidai de me laisser prendre au jeu et choisis au hasard l'avenir.

--------Elle étala un jeu de tarot sur la table, les mélangeant activement les yeux fermés, puis prononça une sorte de formule magique à voix basse et rouvrit les yeux. Là, elle tira au hasard trois cartes. La première portait un pentacle, la seconde un nombre -42- et la troisième une Grande Faucheuse. Elle m'annonça alors, sur un ton dramatique :
-Une rencontre inattendue pourrait bien changer le cours de votre journée, voire de votre vie, mais vous ne pourrez échapper à votre destin tragique.
Je me levai alors en lui disant sur un ton dédaigneux :
-Je ne crois pas à vos âneries, votre magie, c'est que de l’esbroufe !
Alors, un inquiétant sourire se dessina sur son visage et elle me dit, calmement, avec méthode :
-Dans ce cas, je vais vous donner l'occasion de me prouver que la magie n'existe pas.
Tout à coup intéressé, je me rassis. Si j'avais su...

---------Vous allez simplement fermer les yeux et suivre mes instructions, voulez-vous ?
J'acquiesçai, perplexe, et offris l'intérieur de mes paupières à ma propre vue. Elle s'affaira sur le comptoir, remplaçant sûrement le bâton d'encens qui venait de s'éteindre, puis ramassa ses cartes et les mélangea à nouveau. Là, elle en fit un paquet qu'elle posa devant moi. Bien sûr, je devinai toutes ses actions au bruit que chacune d'elle entraînait.

--------Alors que j'étais en train de me demander pourquoi j'avais accepté de jouer au jeu que me proposait une pseudo-sorcière à l'apparence d'une fillette même pas sortie de l'école primaire, elle commença à parler de sa voix aussi rassurante qu'une maison à la cheminée allumée et habitée d'une famille de dangereux psychopathes. Mais peut-être que tout cela n'était dû qu'à l'ambiance de la pièce...
-Imaginez que vous ouvriez les yeux, mais que je ne sois plus là. Vous décidez alors de sortir, n'est-ce pas ? Non, ne me répondez pas, je le sens... Vous sortez donc, et là, en lieu et place de la rue froide que vous avez quittée pour venir vous réfugier dans mon humble échoppe, se trouve une gigantesque place. Une multitude de gens y sont rassemblés. En y regardant de plus près, vous remarquez qu'ils ne portent pas les mêmes habits que vous. D'ailleurs, vous ne portez finalement plus les mêmes habits : vous voilà dans une étoffe moyenâgeuse grisâtre tâchée de brun, sûrement du fumier. Au loin, vous devinez un château. Les habitants de ce village, subtilement baptisé “Kastel“ par mes soins, sont donc massés autour d'une fontaine sur laquelle trône un vieil homme. Il est habillé d'un manteau royal.

--------Bien qu'elle me vit sourire devant ce jeu dont je voyais déjà tous les tenants et aboutissants, elle m'inventa le discours du roi de “Kastel“, Bern. Il y racontait que sa fille, la princesse Frederica, avait été enlevée par une vile magicienne et était gardée dans les Montagnes Noires par un énorme dragon dont l'haleine exhalait des relents de souffre. Il offrirait une récompense conséquente à qui serait assez courageux -et fou, me dis-je- pour tenter de la sauver. Je ne pus qu'être étonné par l'ambiance que cette petite enfant était capable de créer à partir de ses mots : j'étais complètement transporté et je voyais même -propre de la pensée humaine- mes amis et connaissances dans la foule de villageois (inutile de préciser que la fille que je convoitais se trouvait symboliquement dans le rôle de la princesse à sauver).

--------La “pseudo-sorcière“ revint alors à moi et me demanda ce que je ferais dans cette situation.
-Eh bien, si je me trouvais dans une situation comme celle-ci -et encore, il faudrait une bonne dose de drogues pour que cela soit possible-, je lèverai la main et me porterai volontaire pour tenter la quête.
Je n’eus aucune peine à deviner son sourire lorsqu'elle continua :
-Le roi vous est reconnaissant et vous invite à son château. Après une soirée arrosée (Mouais, une gamine reste une gamine, me dis-je intérieurement) et une nuit réparatrice, il vous équipe d'une armure, d'une épée... non, d'un glaive (Sadique !) et vous pousse sur les routes avec pour seule aide une carte sur laquelle est tracée sommairement la route vers la prison qui retient sa fille. Vous voilà donc parti pour de grandes aventures !
Amusé, j’entrouvrais les yeux, et la vit alors debout sur sa chaise, un poing sur la hanche et l'autre main pointée vers le ciel. Surprenant mon regard, elle rougit et me cria de refermer les yeux.

--------Après avoir toussoté un peu, elle reprit de son ton sérieux :
-J'imagine que tu... que VOUS vous dirigez vers les montagnes noires ?
Après avoir vu mon mouvement de tête vertical, elle tira la première carte du haut de son paquet, puis il y eut une minute de silence durant laquelle elle était sûrement en train d’imaginer la suite de l’histoire en fonction de la carte. Elle en tira une seconde, puis continua :
-En chemin, vous croisez un homme d'âge mur. Il vous interpelle…
Apparemment, il voulait savoir ce que je faisais sur cette route ainsi armé. Je lui répondis que je me trouvai en possession d’une carte qui devait me conduire à la geôle d’une princesse, et accessoirement à la demeure d’une magicienne et de son dragon de compagnie.
La narration de la petite fille en face de moi était telle que je voyais distinctement chaque trait du visage de cet homme, mais aussi ses yeux -verts-. J’y devinai alors…
-Attends ! Je sors mon glaive et m’approche de lui.
Elle ne dit rien pendant un instant, sûrement déconcertée que j’ai vu clair dans son jeu.
-S… soit… Il recule vivement : “Que faites-vous ?“
Je répondis alors, de mon ton le plus froid possible, et en ajoutant un sourire malsain :
-Je me jette sur lui et le tue sans sourciller.
Elle faillit tomber de son tabouret, mais se ressaisit et fut obligée de me concéder une victoire, comme je l’avais prévu :
-Il se change alors en une créature mi-homme mi-loup, avant de suffoquer…
Triomphant, je m’imaginai bien l’agonie de cette créature démoniaque dont j’avais su déceler les intentions avant qu’il n’ait tenté quoi que ce soit.

--------Ayant vexé cette “sorcière“ par une victoire si rapide, je devais m’attendre au pire quant à mes prochaines rencontres. Néanmoins, j’avais comme garantie le fait que les cartes qu’elle tirait étaient soumises au hasard. Quoique…

--------Ayant tiré trois nouvelles cartes, elle reprit, d’une vois plus douce cette fois-ci :
-Alors que tu avances en… nettoyant ton glaive du sang pourpre de la créature que tu viens d’abattre froidement et sans sommation, tu remarques une forme dans le fossé au bord de la route.
-Je m’en approche, évidemment…
-Tu remarques que c’est un humain, ou en tout cas quelque chose qui y ressemble. Tiens, la personne se lève… c’est une splendide femme à la peau satinée et à la belle chevelure blonde dansant dans le vent. Elle paraît sonnée, et se masse la t-
-Je la tue avec mon glaive.
J’entendis presque le sourire qu’elle esquissa alors, et me rendit compte de mon erreur au moment où elle dit :
-Tandis que toute trace de vie HUMAINE quitte ce corps innocent et fragile, la femme te lance un regard froid de ses grands yeux bleus.
Elle me décrit alors une malédiction particulièrement vicieuse qui pénétra jusqu’aux tréfonds de mon âme et fit frissonner mon vrai corps, celui qui se trouvait dans la boutique…

--------Je me trouvai ainsi à claudiquer sur les routes, en direction de l’antre d’un dragon, avec un bras gauche plus lourd que la normale et la moitié d’un village rural à mes trousses, mis au courant je ne sais trop comment du meurtre récent de leur prêtresse par ma main…

--------Les ayant semés, j’arrivais ainsi devant l’entrée d’une caverne, guidé -plutôt complètement transporté- par la voix à la fois enfantine et mature que je trouvais de plus en plus agréable à entendre. Elle me décrit avec précision l’humidité de la grotte, les reflets du feu de la torche, tenue par le cadavre à l’entrée, allant jusqu’à évoquer l’odeur… de souffre. Petite, je commençais à bien t’aimer, mais là, finalement, je te déteste.
-Bon, j’imagine que tu as compris qu’au loin, tout au bout du couloir naturel formé par l’érosion des parois de la grotte depuis des siècles, se terre le Dragon. Il t’observe de ses yeux jaunes, vicieux et perçants. Son souffle pestilentiel s’immisce jusque dans tes poumons, tandis que sa queue fouette l’air derrière lui. Il est immobile, attendant de voir ce que tu vas faire.
Ce que j’allais faire ? Impossible à dire ce que, dans cette aventure que je ne faisais qu’imaginer, j’allais faire, étant donné que mon être physique était lui aussi paralysé par le dragon qui semblait se trouver vraiment en face de moi.

--------Tant pis, je secouai la tête et tentai quelque chose. Tous les sens en éveil, je saisis mon épée de mon bras valide et me ruai sur le dragon. Et c’est, bénissant la solide armure magique prêtée par le roi, que je fus violemment projeté contre un mur par le coup de queue puissant donné par la Bête. Je me relevai difficilement, la douleur de cette expérience spirituelle étant presque transférée à l’identique dans mon corps par la seule force de… la magie ? Je dirais plutôt du don de cette fillette pour plonger son auditeur dans un état de rêve conscient.

--------Tandis que des perles de sueur roulaient le long de mon échine, je déglutis et fermai les yeux plus fort que jamais. Je me préparai à lancer un nouvel assaut contre le Dragon, que je décris d’une voix assurée à mon interlocutrice.

--------Prenant mon courage à deux mains, je me jetai à nouveau sur le monstre. Mais mon premier échec m’avait appris une chose : il se déportait de quelques centimètres sur le côté avant de balancer sa queue d’un mouvement ample de gauche à droite. Anticipant ainsi son attaque, je sautai au moment opportun et passai au-dessus de son appendice avant de retomber sur mes pieds. Puis je lui assénai un coup d’une violence inouïe à la jointure entre deux écailles. Cette attaque eut pour effet de trancher l’espèce de fourche gigantesque au bout de sa queue. Il hurla de douleur et cracha un souffle brûlant dans ma direction. Je ne pus que mettre mes mains devant mes yeux, attendant une mort douloureuse… qui ne vint pas. Ecartant le brasier de mes deux mains, je constatai avec amusement que l’armure m’avait encore une fois sauvé la vie : ainsi ignifugé, je n’avais pas à craindre la puissance destructrice propre aux dragons.

--------J’avais totalement pris le pas sur ma narratrice : j’étais tellement accommodé au jeu que je me plaisais à décrire le moindre de mes mouvements avec la précision la plus extrême qu’il m’eut été donnée de formuler, à tel point qu’elle ne parlait qu’en de rares instants, et en bégayant :
-Le… le Dragon tente de t’asséner quelques coups de patte…
-Mais je suis trop rapide ! Je passe derrière lui aussi vite que l’éclair et je taillade un morceau de sa patte arrière gauche, répliquais-je, totalement excité par ce combat.
-Il hurle à nouveau et se retourne, balançant sa queue -enfin ce qu’il en reste…- vers toi.
-Je saute à nouveau, mais cette fois en direction de son corps.

--------Ca y est, j’entamai la lutte finale. Une fois sur son dos, je courrai à perdre haleine vers sa tête. En effet, elle m’avait expliqué quelques minutes plus tôt que le Dragon tirait sa force d’un cristal en forme de losange jaune au sommet de son crâne. Je le trouvai tout de suite et m’empressai d’y plonger mon glaive. Mais la décharge que je reçus, sorte de “protection“ contre une destruction aussi facile, m’envoya bouler entre les deux ailes de la Bête. Je me remis sur mes pieds en tremblant, puis m’avançai plus prudemment vers le sommet de sa tête et m’arrêtai devant la gemme. Le Dragon, sentant bien que j’étais monté sur lui, commença à s’agiter violemment, m’obligeant à m’accrocher à une écaille pour ne pas tomber et m’écraser sur le sol, à la merci de ses pattes gigantesques. Constatant que je ne disposai que de très peu de temps, je décidai de retenter une attaque simple sur son cristal, pour en finir au plus vite. Plongeant à nouveau mon glaive vers la source de son pouvoir, je reçus la même décharge, mais serrai les dents pour surmonter la terrible douleur qui traversait tous mes nerfs et remontait jusque dans le cerveau, embrouillant mes idées. Pendant un instant, je faillis abandonner pour pouvoir enfin mourir et retourner dans mon vrai corps, mais je soulevai inconsciemment ma main gauche et vint la faire serrer le glaive de toute la force qu’il me restait. Ainsi aidé par un gain non négligeable de puissance, mais aussi de détermination, j’enfonçai peu à peu mon glaive dans le cristal…

--------Au prix de nombreux efforts, le verre magique de la gemme céda, et mon arme vint terminer sa course dans la chair du Dragon, ayant brisé la source de sa vie. La Bête tituba en gémissant, puis vint s’écraser au sol dans un bruit assourdissant, tout comme la petite fille en face de moi, tombée de son tabouret suite à ma victoire glorieuse. Alors que je me levai, triomphant, les yeux de mon corps physique toujours fermés, mon Moi médiéval se dirigeai vers le bout du tunnel. S’y trouvait une volumineuse cage, dans laquelle était enfermée une jeune fille portant une superbe robe rose pâle et un nœud couleur crème dans ses cheveux d’un blond pur. Elle tourna la tête au bruit de mes pas, et vint se coller aux barreaux. Là, je ne sais pas ce qui me prit, mais je découpai violemment les barreaux avec mon glaive maintenant usé, puis la pris dans mes bras.

--------Mais, alors que j’allais décrire le baiser passionné que je m’apprêtais à lui donner, un rire retentit, aussi bien dans le conte que dans la boutique. La fillette s’était relevée (je le devinai aux bruissements de sa robe sur le sol) et, ayant tiré quatre cartes, ricanait. Puis elle me décrit l’horreur :
-Alors que la princesse, les joues rosies par le coup de foudre entre toi, preux chevalier, et elle, une gente dame, approche ses lèvres des tiennes, elle pousse soudain un cri d’horreur avant de se désagréger sous forme de poussière semblable à du sable. Tandis que tu la regarde disparaître, effaré, un bruit retentit derrière toi, et ton dos te brûle soudain. Tu as juste le temps de te retourner pour apercevoir une sorcière aux yeux noirs qui, ayant pointé son doigt vers toi, t’as jeté un sort. Et quel sort ! Non seulement la chaleur sur ton dos est insupportable, mais en plus elle s’étend au reste de ton corps. Quand elle arrive à tes mains, tu peux alors apercevoir qu’elle ne fait “que“ ronger ta peau et tes muscles. Elle progresse lentement jusqu’à ton cou, puis tu…
Elle s’interrompit lorsque je m’écroulai sur la table, les yeux grands ouverts, de peur que la mort dans mon esprit n’entraîne une mort réelle…

--------Alors qu’elle riait comme un enfant qui aurait gagné à un simple jeu de cartes, je relevai lentement la tête, et dit d’une voix tremblotante, à l’image de mon corps, pris de légères convulsions :
-Tu... m’as tué…
Elle se calma et dit alors d’une voix posée :
-Ce n’était “qu’un jeu“ non ? Tu as perdu dans les règles, alors accepte ta défaite.
-Non, je ne peux pas accepter ça !
Recouvrant à nouveau ma force, je me levai en tapant du poing sur la table. Je lui criai qu’elle avait décidé de finir le jeu d’une manière bien trop rapide simplement car elle n’arrivait pas à accepter ma victoire. J’étais en train d’argumenter d’un ton assez fort lorsqu’elle me coupa la parole :
-Silence.
Ce simple mot eut l’effet d’un couperet : je me tus instantanément, et un silence inquiétant et mystique retomba dans la boutique. La petite fille se leva de son tabouret, sur lequel elle était plus ou moins assise depuis quelques heures, et se dirigea vers la porte d’entrée, qu’elle ouvrit dans un grincement que je n’avais pas remarqué en entrant. Je me levai à mon tour et m’apprêtais à passer la porte lorsque la “sorcière“ s’adressa à moi pour la dernière fois :
-Tu voulais me prouver que la magie n’existe pas, mais également que tu aurais pu gagner ? Fais d’une pierre deux coups, et montre-moi ce dont tu es capable.
Je ne compris pas sur l’instant. Mais, dehors, et une fois la porte refermée, la vision qui s’imposa à moi me fit sourire : une foule était massée autour d’une fontaine. Je jetai un rapide coup d’œil à la boutique, lui demandant intérieurement et ironiquement comment j’aurais pu affirmer que la magie n’existait pas après avoir vu ça, puis compris comment lui prouver que j’aurais pu gagner…

--------L’accueil du Roi au château fut fort sympathique, et la nuit amusante. L’armure était agréable à porter, bien qu’un peu encombrante par moments. L’homme-loup ne me dupa pas non plus cette fois-là, et je le tuai avec facilité. Je décidai d’assassiner également la jeune prêtresse, pour rester dans les conditions précédemment établies. Pour être honnête, la sensation de mon bras gauche engourdi m’avait presque manqué. Les mouvements du Dragon m’étaient maintenant familiers, et je n’eus aucun mal à supporter la violente décharge qui précéda ma victoire. Alors que je me dirigeai vers la geôle en constatant que j’avais ressenti les mêmes sensations que lors du “jeu“, je me souvins du destin tragique qui m’attendait au bout du tunnel. Prenant mon courage à deux mains, je décidai de faire face à la sorcière pour remporter la victoire cette fois-ci…

--------Comme précédemment, je m’apprêtai à embrasser la belle princesse Frederica. Je savais qu’elle finirait par devenir du sable, et que cela marquerait le moment où je devrais me retourner pour éviter le sort. Je soufflai un bon coup et me penchai sur les lèvres de la jeune femme. Au moment où je sentis le chatouillis du sable entre mes mains, je me retournai vivement… pour constater qu’il ne se passait rien. Je découvris alors que la sensation que j’avais sentie résultait de la transformation de ma propre main en sable. Je la secouai vivement, espérant inverser le processus, quand une voix trop familière me fit tourner la tête :
-Je suis désolée, mais je dois gagner, car ma victoire a été écrite dans ton destin dicté par le jeu de tarot…
Tandis que je criai d’horreur en disparaissant sous forme de poussière, la petite sorcière de la boutique, qui avait remplacé la princesse (ou peut-être était-ce elle depuis le début ?), versa une larme…

---------Vous êtes venu voir la sorcière ?
Je posai ma main sur sa tête et la frottai affectueusement en disant d’une voix rassurante :
-Non, je suis venu prendre le thé avec toi…
La petite fille aux grands yeux violets qui se tenait devant moi sourit et m’annonça :
-Frederica va chercher le nécessaire pour prendre le thé avec le gentil garçon qui ne croit pas à la magie !

Voilà, désolé de ce texte juste illisible et un peu brouillon... J'espère que vous avez compris la fin (et la nouvelle en générale), et que vous attendrez patiemment le Chapitre 4... merci encore à ceux qui me suivent, et j'en profite pour vous annoncer Mon Alliance avec Cloud-Strif #fanfare !

Mots-clés : Nouvelle Tarot

(15)Commentaires
Posté le 22 Mar 2013, 22h 25min 54s par Space

Commentaires

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Cloud-Strife

| @ 22 Mar 2013, 22h 49min 06s C'est super mon allié, je go la rajouter dans l'annonce !

Youu

| @ 23 Mar 2013, 00h 46min 13s Je finirai demain parce que là il est presque 1h du mat , sinon GG :3

FamiDream

| @ 23 Mar 2013, 01h 56min 49s Hum, j'ai cru au ça parlait du jeu de tarot, en fait non

Smash

| @ 23 Mar 2013, 09h 43min 16s Magnifique ... Un autographe siouplait :)

Black_Kitsune

| @ 23 Mar 2013, 12h 24min 15s tl;dr
Mais je lirai plus tard.
(Y)

pour l'effort, et respect.

Blood

| @ 23 Mar 2013, 13h 41min 44s Lol Famidream, sérieux belle histoire ^^ (Y)

Yassou

| @ 23 Mar 2013, 15h 05min 10s Pas tout compris la fin, mais j'aime bien sinon! Ton écriture est vraiment géniale.

PikabIu

| @ 23 Mar 2013, 15h 13min 54s J'sais pas pourquoi, la chute me fait penser à Umineko no naku koro ni, t'as du t'en inspirer très légèrement
(en fait quand j'ai lu "-Dans ce cas, je vais vous donner l'occasion de me prouver que la magie n'existe pas." ça m'y a vraiment fait penser)

Bref, très belle nouvelle et je ne me lasse toujours pas de te lire, et je vois pas en quoi tu dis qu'il est brouillon et illisible hein, c'est vraiment très bien écrit je trouve :3

Space

| @ 23 Mar 2013, 15h 31min 59s Je dit qu'il est brouillon et illisible car je l'ai pas relu ou corrigé avant de l'envoyer, en fait, j'ai tout écrit d'une traite...

Et oui, effectivement, je me suis rendu compte après que c'est inspiré d'Umineko no Naku Koro ni, même si les deux descriptions de la fillette étaient de pures références : la première fait référence à Rika Furude, d'Higurashi no Naku Koro ni, et la deuxième à Frederica Bernkastel (oh, ce nom me dit quelque chose) d'Umineko !

PikabIu

| @ 23 Mar 2013, 17h 40min 31s Ça faisait un moment que j'avais pas regardé, mais je voyais en effet Frederica dans ma tête sans réussir à me souvenir d'où je la connaissais x)

WhiteDarkness

| @ 23 Mar 2013, 20h 56min 22s Putain, mais que c'est long, je le lirais plus tard, pas le temps...

PikabIu

| @ 24 Mar 2013, 10h 21min 24s J'viens de regarder en scrollant et c'est vrai que ça fait hyper long x)
J'ai pas trouvé ça si long en le lisant : o

Cain

| @ 25 Mar 2013, 21h 52min 44s J'ai lu le premier paragraphe er en tombant sur quelques mots en particulier, je me suis mise à chanter: Artefacteuuh Magiqueuuh!!

Kate

| @ 25 Mar 2013, 22h 21min 33s J'aime bcp !!! :) Je ne suis pas trop lecture mais tes histoires sont plaisantes à lire u_u

Abed

| @ 30 Mar 2013, 19h 55min 00s Très bon style d'écriture :o