Blog de Space: Tales of Vesperia ~ Chapitre 2

« La Terre n’existe plus… »
Je fixai le visage grave de la fille qui avait prononcé cela, sans comprendre exactement le sens de cette affirmation ô combien déstabilisante. Je clignai plusieurs fois des yeux, me les frottais énergiquement, puis lâchai un énorme « QUOI ?! ».
L’autre fille, ayant apparemment pitié de moi, commença à avoir les larmes aux yeux, et se tourna vers l’autre :
« Mii, tu es méchante, arrête de lui mentir ! »
Puis elle reporta son attention sur moi :
« Désolée, elle t’a dit n’importe quoi, la Terre n’a pas disparue ! On est encore sur Terre ! C’est juste que… Elle n’est plus trop comme avant… »
Alors que je me levai en époussetant mon postérieur, elle commença à conter :
« Il y a longtemps… Enfin, à vrai dire, on ne sait pas vraiment quand, alors on dit "Il y a longtemps" pour mettre tout le monde d’accord. Bref, il y a longtemps, on ne sait pas vraiment pourquoi, une gigantesque guerre a éclaté partout sur Terre. Les différentes nations se sont entre-déchirées, et on ne sait pas vraiment comment, mais cela a conduit à créer une sorte d’Humanité primaire telle qu’elle est maintenant… »
Je la regardai, incrédule :
« En gros, vous êtes ici, mais vous ne savez ni depuis quand, ni pourquoi, ni comment ? »
Elle devint tout à coup excessivement rouge, et commença à sangloter :
« Mais… Je…
- Ah bah bravo, t’as fait pleurer Destia. »
Le seul garçon de la "bande", qui était resté à l’écart, assis en tailleur par terre, s’était levé, et se trouvait maintenant avec nous. Son allure imposante ne laissait aucun doute sur sa force, alors je décidai de ne pas le contrarier, et tentai de consoler celle que j’avais fait pleurer. Le gars ricana de mes vaines tentatives, puis me mit une énorme frappe dans le dos, qui me déstabilisa et me fit m’écraser face contre terre. Cette situation embarrassante pour moi eut au moins le mérite de rendre le sourire à la dénommée Destia, qui rit de concert avec les deux autres.
Une fois mes esprit repris, ils me proposèrent de me joindre à eux, et m’expliquèrent qu’ils vivaient dans un campement improvisé un peu plus loin, dans la forêt. Je les suivis volontiers, et m’émerveillai devant la luxuriante flore de cette… île ?
« Dites, on est où sur Terre, exactement ? demandais-je au garçon, qui m’avait dit s’appeler Folken.
- Bonne question : les continents ont été fragmentés et déplacés, apparemment… Et aucun Ancien ne nous a légué un savoir suffisant pour découvrir où nous sommes… »
Je pus déceler une pointe de regret dans sa voix, et m’interrogeai sur la possibilité que nous soyons les quatre derniers humains vivants…

Nous arrivâmes finalement à leur campement : trois tentes de tissu disposées en cercle autour d’un simple feu de camp. Je m’étais attendu à quelque chose de plus conséquent, mais cela ne me déplut pas pour autant. La nuit commençant à tomber, il fallut me trouver un endroit où dormir : chacun occupant une tente seul, je devais aller avec l’un d’entre eux. Il m’était impossible de me glisser dans celle de Folken, il dormait en permanence avec une montagne d’armes. Miara, l’une des deux filles, refusa catégoriquement. Je me retrouvai donc à partager un matelas de paille et une couverture minuscules avec la pauvre Destia, qui trembla toute la nuit. Etait-ce cette situation étrange, ou bien le fait de la voir si fragile qui me la fit trouver si belle en cette nuit ? Moi-même, je ne pus le dire, l’esprit embrouillé par toutes les interrogations qui s’y pressaient en continu : qui étais-je, et où avais-je atterri ? Pourquoi m’étais-je trouvé là, étendu sur une plage, quelques milliers d’années après la fin d’une Terre dont j’avais de vagues souvenirs ?
« Raaah, impossible de dormir ! grommelais-je en me levant, tandis que Destia murmura un léger « Désolée… » que je décidai d’ignorer, me persuadant qu’elle était en train de rêver.
J’avais à peine mis un pied hors de la tente qu’un mauvais pressentiment m’envahit : l’air était très lourd, et les environs étaient beaucoup trop sombres pour une nuit de pleine lune. Sur mes gardes, j’avisai un bâton ramassé par terre. Il était assez gros pour me servir de matraque, aussi je m’en saisi et serrai mes mains dessus. J’avançai à tâtons lorsque je heurtai quelque chose, plutôt quelqu’un. Je reculai et tombai en arrière sous le coup de la surprise, et pu voir un individu gigantesque s’avancer vers moi en esquissant un sourire sadique, éclairé par un rayon de lune inquiétant qui perça à travers le feuillage des arbres…