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Ludie. « Tic-tac, tic-tac ». Dorothée était assise sur la première marche de cet escalier noir et lugubre. Elle jouait avec l’une de ses longues mèches de cheveux noirs en l’enroulant autour de son doigt. Devant elle, un long corridor, au fond duquel il y avait une horloge. Une grande horloge. Elle appartenait aux anciens propriétaires. Disparue mystérieusement, 7 ans plus tôt. La maison était glauque. Elle faisait même peur. Sous l’escalier, il y avait un débarras qui n’avait pas été vidé. La mère de Dorothée l’ouvrit. La gamine regarda par dessus l’épaule de sa mère et vit, au fond du débarras, une petite poupée en porcelaine. Elle avait ce petit sourire accueillant. Elle la contempla. Il était 16h00. Un dimanche après-midi, durant les vacances de pâques, dans une ruelle sombre, à Dinard. Le père arriva. Il regarda la poupée à son tour et dit : « elle est bien laide ! — Non papa, elle est belle. Dit Dorothée en prenant la poupée dans ses bras. — Garde-la alors ! lui dit son père — Oui, elle est à moi. Dit la gamine en regardant la petite. » La miniature frissonnât. Puis elle regarda le père. La gamine qui la tenait dans ses mains fut étonnée. Sa poupée bougeait. La petite se frotta les yeux avec son bras de porcelaine. Elle regarda sa nouvelle maitresse. Dorothée sourit et emmena le jouet animé dans sa chambre. Elle posa délicatement la poupée sur le plancher craquelant puis partit ouvrir les rideaux en dentelles de la fenêtre. La miniature marchait sur le sol. Puis elle regarda dehors, soupira et, en se hissant sur le lit de la gamine, elle déclara : « il me faut un prénom, et des nouveaux habits. — Tu t’appelleras Ludie. Dit Dorothée — Si tu veux. Je t’appartiens après tout ! soupira Ludie. » Sa maitresse prit des ciseaux et des tissus. Elle commença à créer une jolie robe blanche en dentelle pour sa nouvelle amie. Mais elle se piqua le doigt et le sang perla. Ludie eut de grand yeux et elle se jeta sur ce doigt qui saignait. Dorothée hurla. La poupée lui faisait horriblement mal à sucer ce sang. Elle la jeta au sol et la tête de la miniature se fissura. Elle hurla avec un cri métallique. La gamine la regarda, horrifiée, et vint s’excuser. Elle lui caressa ses cheveux blonds. Puis la poupée commença a pleurer. Alors sa maitresse lui fit un bandage et la posa sur son lit. Ludie s’excusa. Dorothée ne dit rien. Elle regardait son jouet. Cette dernière rougit et baissa les yeux en marmonnant. Puis elle s’essuya les joues et partit dans la cuisine. Dorothée resta là. Seule. Elle finit part descendre les escaliers. Elle regarda l’horloge. Il était 20h00. L’heure de manger. Elle partit donc à la cuisine. La poupée était assise sur la table. Elle se balançait gaiement et chantait. Les parents de Dorothée mangeaient silencieusement. Seul le jouet semblait joyeux. La gamine s’assit à sa place et mangea sa soupe en disant a sa poupée : « cesse, mes parents veulent manger dans le calme ! » la mère regarda sa fille bizarrement et dit au père : « tu as vu, Dorothée parle à sa poupée, comme si elle était vivante ! » Personne ne dit rien, sauf la miniature qui chantait. A la fin du repas, Ludie s’endormit. Alors Dorothée ne dit rien et ne la prit pas avec elle. Elle débarrassa la table sans bruit et partie se coucher. Il était 21h00. La gamine monta les grandes marches sombres de l’escalier, traversa le long couloir sans fenêtre et ouvrit la lourde porte de sa chambre. Puis la referma. Elle laissa tomber sa robe sur le sol et marcha, nue, jusque l’armoire. Elle mit sa chemise de nuit. Puis elle s’approcha de son miroir et se regarda. La poupée la regardait avec un grand sourire. Elle se tenait debout, les mains derrière le dos, et se dandinait gaiement avant de repartir en courant de la chambre. Dorothée, fatiguée, partie dans son lit, serra son oreiller puis regarda sa montre. Il était 22h00. Elle s’allongea alors et ferma les yeux. Puis elle s’endormit en pleurant. Il était 23h00. Tout le monde dormait dans la vielle maison. Ludie, qui était retourné dans la cuisine, se réveilla et parti voir l’horloge. Elle la regarda et soupira. Puis elle chuchota : « jamais tu ne sonneras avant minuit ? » la mystérieuse horloge eut l’air de rire. Alors la poupée glissa ses doigts froid sur le bois du meuble et rigola joyeusement en repartant courir dans la maison. « Dong ! Dong ! Dong ! » L’horloge résonna dans toute la maison. Il était 00h00. Ludie se leva d’un bond. Elle écouta l’horloge qui sonna 13 coups. Puis au dernier, elle partit en courant dans la chambre de sa maitresse. Elle ouvrit la porte et regarda la gamine dormir. Elle lui toucha la joue. Dorothée ouvrit les yeux et hurla. Elle sortit de la chambre en courant. Ludie la suivait. La jeune fille arriva à l’horloge. Elle s’y enferma. Puis soupira. Mais une petite main froide lui prit la main et lui dit : « trop tard, tu es a moi. » …. 7 ans plus tard, un jeune couple acheta la maison. Ils avaient une petite fille qui avait vu la poupée dans le débarras. Elle la prit dans ses bras et la poupée frissonna. La petite fille le vis et caressa les cheveux noir de la poupée avant de lui demander : « quel est ton nom ? — Appelle moi Dorothée. Répondis la poupée »