Blog de Yassou: Meïa.- chapitre 1

Allongée sur son lit, les yeux perdus dans le vide et ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles, Meïa ne comprenait pas ce qui venait de se passer.
Elle ferma les yeux un instant. Les cinq dernières heure défilèrent devant ses yeux.

-Mademoiselle? C'est le terminus, il faut descendre.
-Hm? Le... Termin-... MERDE!
-Dépêchez-vous, le Tram doit retourner au garage.
-D-Désolée... Au revoir..

Un contrôleur venait d'extirper Meïa d'un sommeil profond. Réalisant soudain qu'elle avait loupé son arrêt, elle commença à paniquer. Merde, c'était le jour du bac de philo!
Elle alluma son téléphone, resté éteint pour l'épreuve.
10h du matin. Tiens, elle ne savait pas que le Tram allait aussi loin.
Elle regarda aux alentours de l'arrêt. Bizarrement, aucune rame ne faisait demi tour.
C'était une ville plutôt normale, avec des maisons classiques, et un cimetière tout près. Elle se rappella qu'elle avait son sac de cours sur son dos. Elle le pris, l'ouvrit, et remarqua qu'il ne contenait qu'une seule feuille et une trousse. Surement sa convocation. Son épreuve durait 4h et commençait à 8h.
Elle avait définitivement loupé son bac de philosophie.
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De nature calme et peu stressée, elle haussa les épaules et prit la direction du cimetière. En chemin, elle passa au milieu d'une route. Aucune voiture, aucun passant. Elle ne trouva même pas cela étrange; après tout les gens étaient peut-être déjà en vacances.
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Arrivée devant le cimetière, elle s'aperçut qu'il n'était pas très grand et décida d'y faire un tour. Elle s'amusait à regarder les photos des défunts et les imaginait en pleine épreuve de baccalauréat. Sans faire attention, elle était déjà au bout du cimetière. Il n'y avait pas de porte de sortie, elle décida donc de faire demi-tour.
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À sa grande stupefaction, la grille d'entrée avait disparu. Elle quitta le cimetière un peu mal à l'aise. Elle eu un petit sursaut quand elle constata que l'arrêt de Tram avait disparu. Sans explication, la rue était tout à coup bondée de gens, qui rappellaient chacun à Meïa quelqu'un qu'elle connaissait. De plus en plus mal à l'aise, Meïa se mit à courir droit devant elle. Peu sportive, elle s'arréta, au bord de l'évanouissement, 100m plus loin.
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Après quelques instants, elle observa les gens autour d'elle.
Son sang se glaça: chaque personne marchait normalement, mais le visage tourné vers elle, et les yeux grands ouverts. Personne ne la quittait du regard, pas même le
vieillard, sosie de son professeur de maths de seconde, ni la jeune mère en poussette, clone de sa soeur Annie, de 10 ans son aînée.
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Meïa était tétanisée, comme si chaque personne présente avait une emprise directe sur son corps; comme si elle n'était plus qu'un pantin, contrôlée par son entourage.
Elle ne pouvait que cligner des yeux. Entendre un simple son sortir de sa gorge aurait été impensable. Elle était comme transformée en statue.
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À la pensée de cette idée, ce fut au monde autour d'elle de se figer. Les gens avaient toujours ce même regard vide, mais cette fois-ci se concentraient sur autre chose. Elle se retourna. Le noir. Total. Elle ne voyait plus rien, ne savait plus du tout où elle était. Terrifiée, elle en vient même à regretter de ne pas être tranquillement assise devant sa copie, en pleine réflexion philosophique. Elle pensa à ses amis, qui devaient être confortablement assis sur une chaise, au chaud dans une salle d'examen. Qu'est-ce qui l'avait poussé à sécher? Ah, oui, elle s'était endormie. Elle ferma les yeux. Comment sortir? Quand elle les rouvrit, elle se trouvait au beau milieu d'un champ de Maïs.
Les larmes aux yeux, elle se mit à hurler.