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What's up 24/08/2015: Le chapitre 1 est enfin terminé et posté ! Profitez en bien car le prochain risque d'être loin à venir. 04/02/2016: J'ai terminé d'écrire le tome 1 et je me suis attaquée au second car des scènes du 2 vont apparaître dans le 1. Sinon, le chapitre 2 est en construction Et oui oui, je sais, ça va longtemps que j'n'étais pas venue. Mais comme vous pouvez le voir, je ne suis pas morte ! 21/08/2016 : Oyez, oyez ! Damoiselle et damoiseau, voici venir le chapitre 4 après cette longue absence alors profitez-en bien, le prochain risque de prendre du temps avant d'arriver. Foire Aux Questions
Bonjour à tous ! Cela fait bien longtemps que je ne suis revenue. J'apprécie toujours le monde de Pokémon mais il me parait plus si cohérent avec l'âge... J'apprécie d'autres choses à présent. Comme ce que vous verrez sur la Fondation du Sillage : https://www.youtube.com/watch?v=_kIGIduY7to , https://www.youtube.com/playlist?list=PLD0w_Tybq364m-H4R4FjciytWKP5Vzf2r,et https://www.youtube.com/playlist?list=PLD0w_Tybq364QxCo6y9LDcEostk_7d1RN. A l'occasion, j'essayerai de revenir terminé Gemini Soul.
Time Gear Un rêve. Voilà un mot parfait pour définir ce que vivait actuellement le jeune arcko. Car Yami, son évaluateur, lui avait révéler avant l’heure que sa performance lui assurait une place parmi les Partisans. Depuis, Nayati était comme sur petit nuage. Ava, assise à sa gauche, semblait dans le même état. Elle, n’avait guère eu les résultats de son Epreuve mais paraissait réellement confiante. Cela égayait davantage l’arcko, il ne pouvait imaginer vivre cet honneur sans elle. Oh, bien sûr, il aurait toujours Namarok, Isha voire même Yami avec qui partager cet instant mais ce ne serait pas pareil sans elle… Ava était son amie d’enfance, sa meilleure amie ! La seule chose qu’il voulait là, maintenant, était de partager ce moment avec elle car après tout, il leur appartenait. Sans comprendre ce qu’il voyait, comme s’il était déconnecté de la réalité, Nayati vu passé les élèves choisis par le Dieu du Temps pour devenir des aspirants puis enfin, vint leur tour. – Maintenant, commença le Seigneur Dialga, vint le moment que je préfère le plus depuis que vous, mes suivants, m’avez voué votre vie. Le sacrement des Partisans. Ces deux jeunes pokémons que vous voyez là, entre mon Bras-Droit et Isha, se sont durement entrainer durant ces dix dernières années afin d’être prêt à me servir et viennent de passer leur Epreuve. Le dragon fit une pause pour regarder dans leur direction, provoquant un frisson d’excitation chez le gecko. – Ava, fille d’Ohanzee et Nirvelli, approche-toi et entends les résultats de ton Epreuve ! L’évolie, tremblante à la fois d’excitation et d’appréhension, échangea un regard emplit d’espoir avec Nayati avant de s’avancer fièrement vers leur seigneur et maître. – Bien que tu sois jeune et peu expérimentée des véritables batailles, tu as parfaitement réussi à faire face à trois Luxen connus comme étant les Blue Rescues. Tu en a, certes, laisser un s’échappé mais non sans lui avoir infligé de grave dommages et mis KO les deux autres. La ruse dont tu as fait preuve a comblé tes lacunes et te permet ainsi d’être digne de rejoindre le rang de mes Partisans. Sur ces mots, le Seigneur Dialga fit luire les griffes de sa patte droite d’une lueur métallique et d’un geste vif, se trancha légèrement son autre patte. Il fit signe au noctunoir de lui apporté le bol qu’il tenait pour y verser quelques gouttes de son sang bleuté. Puis il utilisa son pouvoir temporel pour stopper le flot sanguin. Surement en vu de mon propre sacrement, pensa Nayati. Ensuite, le dragon bleu nuit aux veine oranges ordonna à Isha de poser le bol devant la petite renarde. – Boit mon sang et reçoit l’Eternité ! Ava s’exécuta. Lorsqu’enfin, elle eut fini de laper le bol, une aura bleuté surgit de son petit corps et se rassembla au niveau de sa poitrine pour former un étrange et singulier dessin. Le symbole du Temps. Le symbole de Dialga ! – A partir de maintenant et ce jusqu’à ce que mon cousin, Yveltal le Faucheur, te prenne la vie, tu seras ma Partisane ! Tous applaudirent, ravis que la petite Ava ait enfin rejoint les rangs du Lord du Temps. Nayati se joignit à eux, sans s’apercevoir que Namarok – à la droite du Dieu – faisait semblant de frapper dans ses mains. Celui-ci fit alors signe à l’évolie de s’asseoir à sa gauche avant de demander le calme. – Nayati, fils des félons, approche et entends les résultats de ton Epreuve ! Le gecko sortit brusquement de sa bulle à ce commandement. Bien sûr, Nayati s’était attendu à ce cruel rappel. Malgré tout ce qu’il pouvait dire, il restait le fils de Nosh et Lune tout comme ces derniers continuaient d’étendre leur ombre sur lui. C’était inévitable. Mais quand même… pourquoi cela me fait si mal de penser à eux ? Je les ai pourtant reniés ! Et soudain, tel un serpent, le doute s’insinua dans le cœur du jeune arcko. Et si, en vérité, Yami lui avait menti ? S’il lui avait fait miroiter une place dans l’armée du Seigneur Dialga pour au final dire à celui-ci qu’il avait lamentablement échouer ? Et…et…et… et si ce n’était pas un sacrement mais une exécution qui l’attendait ? L’idée de s’enfuir jusqu’à la Forêt Crépuscule et d’y appeler les Luxen lui traversa l’esprit. Tu aurais dû partir avec eux ce jour-là…, lui murmura une petite voix dans sa tête. Sans pouvoir l’empêcher, Nayati se mit à trembler de peur. Toutes les cellules de son corps lui hurlaient de fuir ! Je dois partir ! VITE ! Une large main se posa alors sur son épaule gauche, le faisant sursauter. Lentement, Nayati leva la tête et croisa le regard de son mentor. Loin d’exprimer une jouissance malsaine, le regard d’Isha ne dégageait que chaleur, réconfort et amour. Bien qu’extrêmement surpris, le soulagement envahit l’âme de l’adolescent. Isha était là ! Et tant que le noctunoir serait là, le gecko ne risquait rien car il était son mentor. Son protecteur. – Laisse la crainte et la peur t’abandonner, Nayati. Ton enfance est finie désormais, il est temps pour toi de suivre ta destinée peu importe où elle te mènera. Comme si ces simples phrases avaient été une incantation, la peur et le doute disparurent de son cœur. D’un hochement solennel, l’arcko remercia le spectre avant de s’avancer fièrement vers l’estrade de pierres créer par les villageois juste devant Bourg-Rouage où se tenait son Dieu, toutes craintes à présent envolées. Les villageois, le voyant s’approcher d’un pas assuré du Seigneur du Temps, turent instantanément leurs ragots qu’ils avaient commencés lorsqu’il fut appelé. Car en cet instant, Nayati avait la prestance d’un Partisan ! Quand celui-ci arriva finalement aux pattes du dragon bleu nuit aux veines orangés, ce dernier lui offrit un sourire sincère. – Nayati… comme je viens de le dire, tu es la progéniture de deux serviteurs m’ayant trahit, et pourtant je t’ai malgré tout choisis pour devenir un de mes Partisan. Sais-tu pourquoi ? – Je l’ignore, Maître Dialga, finit par avouer le jeune gecko, étonné de la tournure de son sacrement. – Je t’ai choisi parce que, malgré l’absence de tes parents, la solitude et la haine liée à ton nouveau statut, tu as persévéré dans la voie que tu voulais suivre depuis ton plus jeune âge : devenir Partisan ! Nayati ne sut quoi dire en réponse à cette déclaration et le Dieu continua. – Mais, à cause de ce statut si particulier qui était le tien, j’attendais de toi bien plus qu’un simple aspirant. Et, au vu du résultat de ton Epreuve, j’ai eu raison de te confier à Isha. Nayati tourna la tête vers ce dernier. Il fixait le Seigneur Dialga d’un regard triste, comme s’il déplorait la perte d’un être cher. Cependant, l’adolescent n’eut guère le temps de réfléchir à ce sujet car la divinité annonça enfin les résultats de son Epreuve. – Pour faire face au deux Luxen que Yami t’avais donné comme cibles, tu as su faire preuve de stratégie et d’une grande volonté. De plus, animé par la rage de vaincre, tu ne m’as non pas apporté des prisonniers mais les cadavres de nos ennemis, me démontrant ainsi où se place ta dévotion. Sur ces paroles, le Bras-Droit fit léviter lesdits cadavres bien hauts, afin que tous puissent les contempler. De nombreuses exclamations parvinrent aux fentes du gecko, ainsi que les murmures des conversations. Que le maître des lieux fit taire d’une phrase. – C’est donc lavé de toute honte et l’honneur vengé que tu rejoins le rang de mes Partisans. Le Seigneur Dialga plia sa jambe avant gauche de manière à placer sa blessure juste au-dessus du bol. Il lâcha alors l’emprise qu’il exerçait sur son flot sanguin, lequel s’écoula dans le récipient jusqu’à le remplir. Alors seulement la divinité referma sa blessure avec son pouvoir temporel. – Bois mon sang et reçoit l’Eternité ! Presque religieusement, Nayati prit le bol dans ses pattes avec d’infinies précautions. Il observa longuement le sang divin qu’il allait ingurgiter d’ici quelques minutes. Curieusement, il était bleu. Au vu des veines orangées parcourant le corps du dragon, l’arcko aurait juré que son sang serait orangé lui aussi. Puis il regarda tour à tour Ava, Namarok, s’attarda un peu sur Isha, Yami et revient sur le Dieu. Le remerciant silencieusement d’avoir crut en lui malgré l’acte de trahison de ses parents, il porta le bol à sa bouche et le vida en quelques gorgées. Comme pour l’évolie, une aura bleuté surgit de son corps avant de se concentrer sur son épaule droite pour y faire apparaitre le symbole du Temps. – A partir de maintenant et jusqu’à ce que le Faucheur prenne ta vie, tu seras mon Partisan. Peu applaudirent parmi les villageois de Bourg-Rouage mais Nayati n’en avait que faire. Car ceux qui comptaient pour lui, eux, le firent. De plus, Ava l’avait rejoint et l’armée du Seigneur Dialga toute entière s’était mise à scander leur nom. – AVA ! NAYATI ! Les deux nouveaux Partisans échangèrent un regard complice. Leur rêve s’était enfin réaliser ! *** I don't want to say goobye... Samaël et Shinobu furent recrachés sans ménagement par l’Anneau d’Hoopa devant l’entrée de l’immense palais fait de platine où résidait le Dieu des Dimensions. Le soulagement s’empara des deux Luxen : ils étaient de retour au Monde Inversé ! Ayant finit son office, l’anneau retourna se poser sur la corne de son propriétaire qui les pressa de questions : – Sam, Shinobu ! Vous n’êtes pas blessés ? Où sont Night et Sable ? L’humain sentit son coeur se serrer en entendant leur nom et les larmes reprirent de plus belle. – Ils… ils sont, hoqueta-t-il sans réussir à finir sa phrase. – Sable et Night sont morts. Voilà. Shinobu l’avait dit. Sable et Night étaient morts, tué de la main même de l’être aimait le plus après ses parents, son grand-frère Nayati. Pourtant, le garçon n’éprouvait ni haine ni colère à son encontre. Seulement une profonde peine. – Oh…, ne trouva qu’à dire Hoopa, soudain mal à l’aise. Vous voulez que je l’annonce à leurs parents ? – Nan, s’écria Samaël. Je le leur dirai ! – Samaël…, commença le ninja en se tournant vers lui. – Je sais que Yamika est une tes amies, Shinobu, mais il faut que l’un de nous fasse un rapport à Giratina sinon ils… ils seront morts pour rien ! Et puis tu expliques mieux que moi, de toute façon. L’humain fixa l’amphinobi de son regard océan. Il lui demanda silencieusement d’accepter. Au bout d’un moment, celui-ci détourna le regard en soupirant. Il avait gagné. – D’accord… Je vais faire mon rapport. Samaël le remercia d’un faible sourire et commença à descendre les marches du palais lorsque Shinobu l’interpella. – Samaël ! – Oui ? – Ce n’est pas ta faute, alors ne t’en veux pas. Il ne répondit pas et leur tourna le dos. Si, c’est ma faute ! J’aurai pu faire en sorte de les sauver et pourtant… et pourtant… je n’ai rien fait. Je les ai juste… regardés mourir ! Secouant la tête pour chasser ces idées noires, le garçon reprit sa route. Il descendit les marches du palais, répondit vaguement aux salutations que lui lançaient ses camarades rebelles puis se dirigea vers ce que les Luxen nommaient le quartier inversé. Pourquoi un tel nom ? Eh bien parce que les bâtiments de ce quartier avaient la tête en bas. Comment faisaient-ils pour ne pas s’écraser au sol ? La gravité. Sur Tero Nova, le noyau faisait office de centre gravitationnel mais ici, dans le Monde Inversé, ça fonctionnait différemment. Il y avait des centres de gravité un peu partout, de tel sorte qu’on pouvait marcher sur les murs ou au plafond exactement comme au sol. Et justement, Yamika et Wakanda, les parents des renardeaux, vivaient là-bas. Samaël s’y rendit d’un pas rapide, sans apprécier le changement de vu qu’il affectionnait tant d’ordinaire. D’un coup d’œil, il repéra le bâtiment qu’il cherchait, y pénétra et monta jusqu’au cinquième étage. Arriver face à leur porte, il marqua un temps d’arrêt. Se rendant compte qu’il pleurait toujours, il voulut essuyer ses larmes mais elles revenaient encore et encore. Du coup, il abandonna. Fixant la porte de l’appartement des renards, le garçon se disait qu’il devait toquer pourtant, quelque chose l’en empêchait. Il avait peur. Peur de ne pas trouver les bons mots. Peur de ne pas être en mesure de leur expliquer ce qu’il c’était passé. Alors, comme à chaque que la peur envahissait son être, le garçon recourra à l’astuce que son père lui avait enseigné. Il accepta ses peurs. N’étant plus entravé par les chaines de la peur, le préadolescent respira un bon coup et toqua à la porte. Un goupelin ne tarda pas à lui ouvrir. – Sama… Qui y a-t-il ? Pourquoi pleures-tu ? Et où sont les enfants ? – Je… Il n’arrivait plus à parler tant l’émotion lui nouait la gorge. – Il est arrivé quelque chose aux enfants ? A défaut de pouvoir émettre un mot, le garçon se contenta d’hocher la tête. Wakanda s’apprêtait à le submerger de question quand une fourrure rouge, grise et noire apparut dans son champ de vision. Celui – ou plutôt celle – à qui elle appartenait passa d’abord en coup de vent dans le couloir derrière le sorcier renard avant de revenir vers eux. – Samaël ? C’est bien toi ? Nouveau hochement de tête. – Mais… c’est quoi toutes ces larmes ? – Trésor, intervint Wakanda. Il est arrivé quelque chose à nos petits. Le mâle l’avait dit sur un ton calme pourtant, si on tendait bien l’oreille, on pouvait percevoir le tremblement de sa voix. De plus, lorsque l’humain observa la zoroark, la tristesse et la résignation brillaient dans ses yeux. Pas de doute possible : ils avaient comprit. – Je vois…, chuchota presque celle-ci avant reprendre un peu plus fort. Merci d’avoir prit sur toi pour venir nous l’annoncer, Samaël. Je sais que ça doit être dur pour toi. D’ailleurs, il y a quelque chose que je voudrais savoir – mon compagnon aussi je pense – et c’est comment sont-ils… Yamika ne termina pas sa phrase, sans doute était-ce trop dur pour elle aussi de le dire. Malgré tout, le préadolescent comprit. Elle lui demandait de leur conter comment Sable et Night avaient rendu l’âme. Cela risquait, certes, de remuer le couteau dans la plaie mais ils méritaient de savoir. C’était normal. Yamika et Wakanda étaient leurs parents après tout. Samaël hocha la tête pour montrer son accord. – Merci, le remercia cette fois le goupil de feu. Entre, on y sera mieux pour t’écouter. Les deux renards l’invitèrent à rentrer et lui indiquèrent où se trouvèrent le salon. Tout en s’y rendant, le garçon observa la décoration de l’appartement. Contrairement à la serre de son père, il n’y avait pas beaucoup de meubles, juste ce qu’il fallait. Avec quelques cristaux devenant luminescent à la tombée de la nuit. Car oui, le Monde Inversée n’avait pas été touché par la Paralysie Temporelle Planétaire. Quant aux murs et au plafond, ils semblaient ne pas existés et montraient l’aube se levant sur la Terre du Temps. Ce spectacle laissa le jeune humain bouche bée. – Ça surprend toujours la première fois, n’est-ce pas ? Samaël se retourna pour se retrouver nez à nez avec Yamika. – Époustouflant conviendrait mieux, dans mon cas, répondit le garçon. Mais c’est quoi ? De l’illusion ou de la magie ? Tien ? J’ai retrouvé la parole. – Un mélange des deux enfaite, avoua Wakanda en les rejoignant dans le salon avec des boissons. Yamika a étendu son champ d’illusions sans penser à quoique ce soit et moi, j’y ai rajouté quelques runes magiques. Résultat, quand on regarde autour de nous, on y voit nos rêves les plus profonds. Nous, nous y voyons désormais nos enfants… Sa voix mourut dans sa gorge à la fin de sa phrase et un silence pesant s’installa. La femelle montra à Samaël une table basse. Tous trois s’assirent à même le sol autour de la table et le mage posa les boissons dessus. Si le couple prirent chacun un verre, le garçon n’y toucha pas. Il avait la gorge si sèche qu’il avait l’impression que celle-ci resterait engluée s’il buvait. Aussi préféra-t-il s’abstenir. Le silence finit par s’installer et Samaël, voyant les regards attentifs des renards, respira un grand coup et sécha ses larmes. Alors il leur expliqua tout. Du début à la fin. L’arrivé de leur groupe sur la Terre du Temps, le voyage qu’ils ont fait jusqu’au Temple Alakazam où Shinobu et Night n’arrêtaient pas de s’envoyer des piques, ce que Sage leur a apprit sur la PTP et où trouver de plus amples informations, l’attaque surprise des Partisans, la mort des renardeaux et leur fuite. Puis il se tut, attendant la réaction des deux parents. Celle-ci ne se fit pas attendre, d’ailleurs. Si Yamika enfouit son visage dans ses mains en murmurant « Mes petits anges… » tout en sanglotant, son compagnon réagit de façon plus virulente. Wakanda se jeta sur le garçon et se mit à ruer de coup poing tout en le traitant de toutes les insultes lui venant à l’esprit. Celui-ci ne se défendait pas, jugeant qu’il méritait amplement. Il fallut que la zoroark le plonge dans une illusion pour qu’il arrête et le prit dans ses bras pour le consoler. – Pourquoi ? demanda-t-il faiblement, le regard dans le vide. Pourquoi ne les as-tu pas sauvés ? POURQUOI N’AS-TU PAS TUE LEUR ASSASSIN POUR LES VENGER, SAMAËL ?! – Tué Nayati ? répéta le garçon en s’asseyant péniblement. Je ne le ferai jamais. Il est mon grand-frère et je l’aime ! – Ce monstre n’est PAS ton grand-frère ! Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais ! ET PUIS COMMENT PEUX-TU AIMER L’ASSASSIN DE TES MEILLEURS AMIS ?! Samaël ne lui répondit pas. Certes, il comprenait la colère et la haine de Wakanda à l’encontre de Nayati, elle était légitime, mais lui éprouvait seulement de la rancœur envers lui-même. Il restait incapable d’haïr le gecko. Quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe, quoique tu fasses… je t’aimerai éternellement, mon frère. – Samaël…, fit alors Yamika. Wakanda ne s’est plus ce qu’il dit. Ne lui en veux pas. Il lui faudra du temps pour que cette blessure cicatrise, aussi je te demanderais de ne pas revenir nous voir. – Je comprends, assura le préadolescent en se remettant debout. Au revoir… – ET NE REVIENS JAMAIS ! JAMAIS ! Et sur cet ultime hurlement, le garçon quitta l’appartement, laissant derrière lui des parents effondrés. Une fois leur porte fermé, il s’apprêta à utiliser son Bracelet Spatial accroché à son poignet droit et sertie d’une perle rose quand une voix retentit dans sa tête. La voix de Nayati. – Tu n’as jamais été et tu ne seras jamais mon frère ! Seulement une épine dans la patte du Seigneur Dialga que me ferai une joie de massacrer. Et après toi, se sera le tour de MES parents que tu as détourné du droit chemin. Mais je ne m’arrêterai pas là… je n’aurai de cesse de vous traquez et de vous tuez jusqu’au dernier ! Se sera à ce moment, et seulement à ce moment-là, que mon âme trouvera le repos. Sans savoir pourquoi, Samaël sourit à cette déclaration pleine de menace et de promesse de mort. Son frère avait beau dire ce qu’il voulait, le garçon avait une place dans son cœur. Car après tout, Nayati lui avait répondu. C’est donc à la triste et joyeux qu’il appuya sur la perle rose en chuchotant : – Monde Inversé, maison de Lune et Nosh. Une douce lueur rose l’enveloppa et la seconde suivante, il disparut.
Nayati se préparait rapidement, il ne tenait pas à manquer ne serait-ce qu'une minute du cours d'aujourd'hui. Cette notion du temps avait, certes, perdu tout son sens maintenant que le temps s'était figé dans une fraction de seconde mais pour ce jeune arcko de sept ans et quelques mois, le temps s'écoulait normalement. Il noua son bandeau noir autour de son épaule gauche, cachant ainsi l'hideuse marque de naissance qui s'y trouvait, prit son sac, fourra à l'intérieur divers cahier bien remplis, sa plume-feuille et tendit la main pour saisir sa fiole d'encre de Baie Oran posée sur son bureau de bois. Il s'aperçut cependant qu'elle était vide, il l'avait fini hier. Effrayé à l'idée d'être en retard, Nayati descendit les escaliers quatre par quatre, manqua de bousculer sa mère dans le hall, et fila droit vers la serre de son père, située derrière leur maison. Le petit gecko espérait qu'il avait récolté des Baies Oran récemment, cela lui éviterait de perdre du temps en achetant une fiole d'encre à trente pokés la pièce sur la Grand-Place du village, Bourg-Rouage. - Papa, l'appela l'arcko en pénétrant dans la serre, j'ai plus d'encre ! Le jungko, jusqu'à là occupé à chouchouter ses plants de baies, leva la tête, un sourire dessiné sur ses lèvres. - Heureusement que l'un de nous deux est organisé dans ce cas, le taquina Nosh, les yeux rieurs. - Je suis organisé ! Je n'ai juste pas fait attention au contenu de ma fiole, c'est tout ! L'enfant pokémon avait gonflé ses joues à la manière d'un tarpaud et avait croisé les bras d'un air boudeur. Le pokémon jungle laissa échapper un petit rire, ce qui lui valut un regard blasé de son fils. - Le cours d'aujourd'hui doit être passionnant pour que tu sois aussi pressé, lâcha Nosh après s'être calmé. - Passionnant est le juste mot pour définir ce cours, oui. Dame Kara va nous expliquer comment était Pokeworld avant, pourquoi il est devenu comme ça et qui l'a rendu comme ça ! Le sourire de l'adulte s'effaça à ces mots tandis que ses yeux s'assombrirent mais Nayati ne le remarqua pas, plongé dans ses rêveries. Car oui, le petit arcko rêvait de rejoindre les rangs du Seigneur Dialga. D'abord parce que sa famille l'a servit depuis des générations, puis parce qu'il sera enfin respecté à sa juste valeur et surtout, il pourra défendre ses proches de ces fous qui cherchent à tous les tuer ! - ...Bon ! Viens là, Nayati, je vais te montrer comment faire pour avoir de l'encre, dit Nosh, le tirant de ses pensées. - Mais euuh... Je n'aime pas tes trucs de guérisseur, je préfère mes leçons de combat avec maman. - Tu dis ça maintenant mais tu verras... un jour, tu me remercieras. - J'aimerai bien voir ça ! répliqua le petit reptile d'un sourire narquois. Néanmoins, Nayati franchit les quelques pas qui le séparait de son père et s'assit docilement face à lui, attendant ses instructions. Celui-ci le dévisagea pendant un bref instant, comme s'il cherchait à le sonder du regard. L'arcko gigota, mal à l'aise. Nosh parut s'en rendre compte car il détourna les yeux aussitôt et secoua la tête. Des lianes grimpantes lui apportèrent un presse-baie et un entonnoir, sous le regard admiratif de son fils. - Trop cool ! Je peux faire ça moi aussi ? s'écria ce dernier, des étoiles dans les yeux. - Bien sûr, confirma le jungko, amusé. Il suffirait que je te l'enseigne mais je doute que tu aie la patience nécessaire. En plus, c'est un truc de guérisseur. - Dommage... J'aurais bien aimé intégrer ça à mon style de combat. Mais ce n'est pas grave, je trouverai quelque chose aussi cool que tes pouvoirs de guérisseur ! Le père et le fils échangèrent un sourire, l'air complice. Puis, sous les directives de Nosh, Nayati pressa quelques Baies Oran avec le presse-baie et versa ensuite le jus dans sa fiole grâce à l'entonnoir. Content, l'arcko remercia son père avant de retourner dans sa chambre chercher son sac pour finalement filer à l'académie, seul lieu de Bourg-Rouage où l'on étudiait. Sa classe était relativement petite car elle n'était composée que de cinq élèves, lui comprit, pour un professeur : Dame Kara, une momartik. Mais tant mieux, pensait l'enfant, elle était plus accessible. D'ailleurs, deux de ses camarades n'étaient pas encore arrivés. Deux pokémons qui ne venait que rarement parce qu'ils trouvaient qu'étudier, c'était nul. Et puisqu'ils étaient du genre à perturber les cours lorsqu'ils s'ennuyaient, c'était mieux comme ça. Kara l'invita, d'un geste de la main, à entrer. Nayati, resté jusque là sur le seuil de la pièce, courut s'installer à son pupitre. S'armant de sa plume-feuille et d'un cahier vierge, l'arcko se tenait prêt à retranscrire la moindre parole de la momartik. Celle-ci, voyant que ses élèves étaient pendus à ses lèvres, entama son cours. - Il y a bien longtemps, commença t-elle, lorsque la Paralysie Temporelle Planétaire n'avait pas encore englobé notre monde dans les ténèbres et que le temps s'écoulait, cette région fut cachée des yeux des humains grâce à un deoxys, un subordonné de Palkia, le Maître de l'Espace. Lui et son frère Dialga, nous ont tenu à l'écart des humains pour notre propre bien car voyez-vous, les enfants, cette espèce n'apportait que mort et désolation sur les autres pokémons demeurant à leurs cotés. Et... oui, Eagle ? Nayati leva la tête de son cahier pour fixé le jeune furaiglon, agacé. Ne pouvait-il pas se contenter d'écouter ? - Les pokémons qui vivent avec les humains... ils parlent ? - Eagle..., soupira une évolie, contrariée. Tu ne suis pas les cours ou quoi ? Dame Kara nous a expliqué qu'à leur contact, nos frères pokémons avaient perdu leur capacité à parler. Ils ne sont guère plus que domestiques à leurs yeux, à l'instar des animaux sans cervelle dont ils se nourrissent. - Je vois que tu as bien retenu notre précédente leçon, Ava, remarqua la momartik qui semblait sourire, au ton de sa voix. C'est très bien. L'arcko fusilla ses camarades du regard, c'était lui qui devait être remarqué en étant le plus obéissant et studieux que possible afin d'être choisit parmi les Partisans du Seigneur Dialga, pas eux ! Mais il n'allait pas se laisser faire, c'était hors de question ! - Donc Alestis, Concordia et Irispera sont les seuls endroits où les pokémons parlent et n'ont jamais eu à souffrir de la proximité des humains. Ça nous a bien réussit d'ailleurs, vu le nombre d'années de paix que nous avons eu comparé à eux. Mais il y a une chose que je ne comprends pas, Dame Kara... - Qu'est-ce donc, Nayati ? - Pourquoi les fait-on venir ici, à la Cour des Condamnés ? On pourrait les laissés s'entretuer, non ? Ils le méritent, après tout. Le piaillement choqué de l'oiseau ne parvinrent à atteindre l'arcko, de même que le regard intrigué de la petite renarde. Son attention était rivée sur la pokémon spectre, guettant sa réaction. Celle-ci plissa légèrement les yeux, fixant intensément son jeune élève, devinant aisément son raisonnement. - Que veux-tu dire par là ? l'interrogea t-elle, l'invitant à développer sa pensée. Un sourire victorieux se dessina sur le visage du gecko, il savait qu'elle le testait. - Vous avez dit, il y a de cela une semaine, que les humains avaient commit un crime si grave que même Arceus le Tout-Puissant ne pourrait leur pardonner. Et la chose la plus grave qui soit jamais arrivé, c'est la destruction de la Tour du Temps. Donc, j'en ai conclut qu'ils en étaient responsables. La momartik se retint de rire, cet arcko était, décidément, le meilleur élève qu'elle est eue depuis ses débuts dans l'enseignement ! - Tout juste, Nayati, ce sont bel et bien les humains qui ont provoqués la PTP. Cependant, Alestis et les Terres Illusoires étaient cachés à cette époque, donc non visible pour eux. Ils n'auraient pu accomplir cela seuls. Comprenant où elle voulait en venir, Nayati échangea un regard avec Ava. La même expression d'horreur qu'il abordait recouvrait sa figure. Eagle, lui, semblait tout simplement perdu. Il y avait de quoi en même temps. Un dieu avait aidés les humains à commettre ce méfait ! - Ce n'est pas possible..., gémit l'évolie, la respiration saccagée, en proie à la panique. Ils sont sensés être incorruptibles... - Arceus est incorruptible, rétorqua le pokémon plante, pas ses fils ! Et parmi eux, seul Giratina est capable d'une telle abomination. - Tu as encore vu juste, Nayati ! le complimenta Kara. Giratina le Maître des Dimensions et Aiyanna la traitresse, sa complice, ont aidés les humains. Détruire la tour fut pour eux un jeu d'enfant car c'est là le seul et unique domaine où ils excellent. Bien que ce ne fût pas visible, l'arcko pâlit. Le nom d'Aiyanna ne lui était pas inconnu, bien au contraire ! C'était une célébie shiny – donc rose – travaillant au service du Seigneur Dialga, une déesse mineure du panthéon, une voyageuse intemporelle, qui apparaissait souvent dans les récits que son père lui racontait avant de s'endormir. Jamais cependant, il n'avait parlé d'elle comme une traitresse, plutôt comme une amie de longue date. Et cela le chiffonnait beaucoup... Nayati n'eut pas le temps d'y songer davantage : Kara reprenait le cours là où elle l'avait laissé. Trempant rapidement sa plume-feuille dans sa fiole pour la réapprovisionnée en encre, retranscrivant de nouveau chaque paroles de la momartik. Quelques heures plus tard, à la fin du cours, l'arcko prit le chemin du retour en sifflotant joyeusement, certain de sa future admission au sein de l'armée du Seigneur Dialga. A ce moment là, jamais il n'aurait pu se douter que ce qu'il verra scellerait son destin... pour le meilleur comme pour le pire. *** Nosh regardait par la fenêtre de la cuisine, jetant un œil au sentier menant à Bourg-Rouage d'où son fils ne devrait pas tarder à revenir. Il était nerveux et il avait une bonne raison de l'être. Il baissa les yeux sur le petit humain qui dormait paisiblement dans ses bras, inconscient de ce qu'il se tramait autour de lui. Cacher et héberger un humain chez soi était déjà un crime grave, passible de mort, mais rejoindre les rebelles Luxen... Un frisson glacé parcourra le dos du pokémon jungle, il n'osait même pas imaginer ce que leur ferait subir Dialga s'il les attrapait, lui et sa compagne. Celle-ci posa sa main sur l'épaule et la lui pressa doucement pour attirer son attention. - Nous devons partir maintenant, lui conseilla la femelle jungko, tant qu'il est encore temps. - Lune..., commença Nosh en se tournant vers elle. Je sais ce que tu penses de notre fils, qu'il est conditionné selon les concepts de Dialga et que nous l'avons perdu depuis longtemps, ce qui est probablement vrai mais... Nayati est et sera toujours notre enfant quelques soient les actes qu'il commettra. Nous n'avons pas le droit de l'abandonner sans un mot ! Lune soupira. Elle comprenait le sentiment de son compagnon car elle-même ressentait cette sensation d'abandon qui l'oppressait. Seulement, elle avait vu l'arcko changé au fil des ans, jusqu'à ne plus reconnaître leur propre fils. D'un adorable et gentil arcko, Nayati s'était transformé en un fanatique ne jurant et vivant plus que par les lois de leur Maitre devenu fou par bien des égards. - ...Ça vaudra peut-être mieux, au moins il ne nous verrait comme des traitres. Et puis, il sera en de bonnes mains, ajouta t-elle en souriant tristement. Nosh hocha la tête, reportant à nouveau son attention sur le nourrisson. Dire qu'ils cédaient – peut-être – leur fils à la bête primal pour élever cet humain, un soit disant sauveur du monde... - Trop tard, déclara la voix télépathique du deoxys resté en retrait. Il est là. Les deux jungkos échangèrent un regard emplis de crainte et d'appréhension, avant de se tourner vers l'entrée de la cuisine. Effectivement, Nayati se tenait sur le seuil de la pièce, l'air décomposé et livide. Nosh voulut s'approcher, pour lui expliquer ce qu'il se passait mais fut pétrifié par le regard que lui jeta l'arcko. Un mélange de dégout, de mépris, de haine et d'horreur. - Ne m'approchez pas, siffla dangereusement le petit gecko, perfides pokémons ! Si Lune s'était attendue à ce genre de réactions, ce n'était pas le cas de son compagnon qui fut profondément blessé et choqué par le comportement de leur fils. - Vous êtes choqués, infâmes félons ? continua t-il d'une voix doucereuse. C'est pourtant moi qui devrais être choqué ! Je découvre que ceux qui m'ont servit de parents durant sept ans ne sont rien de plus que des hérétiques, des sales traitres de la pire espèce ! Et vous avez renié votre dieu pour quoi ?! Pour cette larve humaine, cette... créature que vous avez surement fait évadé de la Cour des Condamnés?! cracha Nayati en montrant le bébé dormant toujours dans les bras de son père. - Fils..., tenta de s'expliquer ce dernier avant d'être coupé par Nayati. - JE NE SUIS PAS VOTRE FILS, TRAITRES ! hurla l'enfant à s'en briser les cordes vocales, alertant ainsi tous les pokémons de Bourg-Rouage. ET PUIS DE TOUTE FAÇON, JE N'AI PAS BESOIN DE VOTRE AMOUR, CELUI DU SEIGNEUR DIALGA ME SUFFIRA ! Par dessus les cris de l'arcko, des milliers de pas résonnait non loin tel le tonnerre fracassant. Il s'agissait d'une armée, comprit Nosh. Celle de Dialga. Tandis que l'humain commençant à s'agiter dans son sommeil, le jungko lança à ses deux compères un regard entendu. Il était temps de partir. Aussitôt, le deoxys traversa la pièce et posa ses mains sur leurs épaules de jungkos. Tous trois disparurent soudainement, laissant flottés derrière eux l'ultime phrase d'excuse d'un père à son fils. - Je suis désolé, Nayati... infiniment désolé...